Dans un communiqué à l’attention des citoyens gabonais, désireux de faire acte de candidature à l’élection présidentielle du 27 août 2016 publié dans le quotidien l’Union n°12165 du samedi 25 juin dernier, la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) précisait enfin la liste « exhaustive » des pièces à fournir.
Le communiqué faisait mention « d’un formulaire de candidature à retirer et renseigner, une déclaration manuscrite de candidature, d’une copie certifiée conforme d’acte de naissance ou de jugement supplétif, d’un certificat de nationalité attestant de la nationalité gabonaise, d’une attestation de non double nationalité sur imprimé CENAP, d’une attestation sur l’honneur relatives aux dispositions de l’article 62, loi n°07/96 du 12 mars 1996 sur imprimé CENAP, d’un extrait de casier judiciaire (B3) datant de moins de 3 mois, d’un certificat médical datant de moins de 3 mois établi conformément aux dispositions de l’article 11 de la loi 16/96 du 15 avril 1996 modifiée, portant dispositions spéciales relatives à l’élection du président de la République, de deux photos d’identité noir-blanc au format 4x3cm, de l’emblème du parti ou groupement de partis politiques dont se réclame le candidat ou le signe distinctif pour le candidat indépendant et de la quittance délivrée par le Trésor public attestant du versement du cautionnement électoral de 20 millions, conforment aux dispositions de l’article 67 de la loi n°07/96 du 12 mars 1996,modifiée, portant dispositions communes à toutes les élections politiques ».
Or, aux termes de l’article 11 de l’ordonnance n°18/98 du 14 août 1998 portant modification de la loi n° 16/96 du 15 avril 1996 portant dispositions spéciales relatives à l’élection du président de la République : « les déclarations de candidature sont déposées en trois exemplaires au siège de la commission nationale électorale quarante cinq jours au moins avant le jour du scrutin, sous réserve des dispositions des articles 10 et 13 de la Constitution. Chaque dossier de candidature doit comporter de façon exhaustive les éléments suivants : « Une déclaration de candidature manuscrite, un extrait d’acte de naissance ou jugement supplétif en tenant lieu, un extrait de casier judiciaire datant de moins de trois mois, une photographie et un signe distinctif choisi pour l’impression des affiches électorales, circulaires et bulletins de vote, signe qui doit être différent pour chaque candidat, un certificat médical datant de moins de trois mois établi par une commission médicale constituée par arrêté du ministre chargé de l’intérieur. Un récépissé de déclaration de candidature est délivré à l’intéressé »
Des curieux ajouts qui ne laisse pas l’opposition gabonaise sans réaction. Pour le Président de l’Union national, Zacharie Myboto, Monsieur Aboghé Ella René, Président de la Cénap « s’est autorisé à ajouter à la composition du dossier de candidature des documents complémentaires qui ne sont pas prescrits par la loi, à savoir : un formulaire à remplir, n certificat de nationalité attestant de la nationalité gabonaise, une déclaration de non double nationalité sur imprimé Cénap, une déclaration sur l’honneur relative aux dispositions de l’article 62 de la loi n° 07/96 du 12 mars 1996, sur imprimé Cénap, deux photos d’identité noir-blanc de 4×3 cm. Cette regrettable initiative illégale du Président de la Cénap n’est pas de nature à assurer la sérénité de l’administration de la prochaine élection présidentielle qui constitue une étape capitale de la vie de la Nation ».
La Cenap qui n’a toujours pas réagi continue de laisser planer le doute sur les véritables motivations de ces ajouts à la liste pourtant exhaustivement prévue par la loi électorale. Nous y reviendrons.