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Pr. Ondo Ossa : « voter oui serait perpétuer le système BONGO-PDG que vous avez massivement rejeté le 26 août 2023 »

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À quelques jours du référendum constitutionnel, le Pr. Albert Ondo Ossa, ancien candidat à la présidentielle et figure emblématique de l’opposition, a exhorté les Gabonais, à l’occasion d’une conférence de presse qu’il a animé ce jeudi 14 novembre 2024, à se prononcer contre le projet de Constitution proposé par les autorités de Transition. L’universitaire appelle au vote NON, soulignant que la nouvelle Constitution risque de perpétuer ce qu’il décrit comme le « système BONGO-PDG », structure de pouvoir qu’il accuse d’avoir entravé le développement et la démocratie au Gabon durant plus de cinq décennies.

Dans une allocution prononcée ce mercredi, Ondo Ossa a exposé ce qu’il considère comme les dangers d’une réforme constitutionnelle qui, selon lui, renforcerait la concentration des pouvoirs et réinstallerait un système autoritaire. « Voter oui au référendum constitutionnel serait voter pour un pouvoir sans borne et sans fin, et prolonger un système qui a ruiné notre pays depuis 56 ans », a-t-il déclaré, affirmant que le projet de Constitution ne reflète pas les aspirations de la majorité des Gabonais.

Pour lui, accepter cette Constitution lors du référendum constitutionnel reviendrait à entériner un système de gouvernance opaque et centralisé, similaire à celui qu’incarnait le clan Bongo et ses alliés économiques. « Le peuple a rejeté ce système le 26 août 2023. Accepter ce texte, c’est revenir en arrière », a insisté Ondo Ossa, qui critique l’influence de groupes qu’il accuse d’avoir contrôlé les ressources nationales au détriment de la population.

Défense des droits sociaux et économiques

Au-delà de la concentration des pouvoirs contenue dans le projet soumis au référendum constitutionnel, le Pr. Ondo Ossa met en lumière les faiblesses structurelles qui, selon lui, persistent dans les services publics gabonais. Il souligne que, sous le régime Bongo-PDG, les secteurs vitaux tels que l’éducation, la santé, et les infrastructures routières ont connu un déclin constant. « Le Gabon mérite mieux », martèle-t-il, en insistant sur l’importance d’une Constitution qui défend les droits économiques et sociaux des citoyens.

L’ancien candidat à la présidentielle critique également la gestion des ressources naturelles, affirmant que le système actuel favorise des intérêts privés au détriment du développement national. Pour lui, le projet de Constitution soumis référendum proposé n’aborde pas suffisamment la question de la redistribution équitable des ressources, un aspect qui, selon lui, devrait figurer parmi les priorités pour bâtir un Gabon prospère et inclusif.

Une alerte citoyenne pour une transition véritable

Le Pr. Albert Ondo Ossa considère ce référendum constitutionnel comme un test décisif pour l’avenir de la nation gabonaise. « Nous avons l’obligation de rompre définitivement avec un système qui a plongé le pays dans le chaos », a-t-il déclaré. Il estime qu’une transition démocratique authentique et durable est impossible si les citoyens se laissent convaincre par des réformes qui renforcent la concentration du pouvoir.

Pour le Pr. Albert Ondo Ossa, ce référendum constitutionnel est l’opportunité de refuser une continuité dissimulée sous une nouvelle façade. Il appelle donc chaque citoyen à exercer son devoir civique et à voter en faveur du changement en rejetant le projet constitutionnel actuel. « Construisons un avenir différent, un Gabon républicain, où les ressources et les institutions servent réellement le peuple », conclut-il.

Alors que la date du référendum constitutionnel approche, le message de l’opposant prend une résonance particulière dans le contexte de méfiance vis-à-vis des institutions de Transition. Il reste à voir si cet appel au NON influencera les électeurs en quête d’une véritable rupture avec le passé.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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