Moukagni Iwangou demande l’ouverture d’une enquête indépendante sur l’assaut du QG de Jean PING
Suite aux derniers événements ayant secoué Libreville et une bonne partie de l’intérieur du pays, le Président de l’Union du Peuple Gabonais, MOUKAGNI IWANGOU, dans un communiqué datant du 6 Septembre 2016, est revenu sur les principales causes de ces perturbations ayant entraîné une réelle insécurité dans l’ensemble du territoire national.
La première source de ces événements, pour reprendre MOUKAGNI IWANGOU, se révèle être l’opposition des gouverneurs de province, à la charge desquels la loi impose “de procéder à l’annonce des résultats sur invitation des démembrements provinciaux de la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP)”.; résistance qui s’est par la suite justifiée par l’annonce tardive des résultats de la province du Haut-Ogooué qui ont permis à Ali BONGO ONDIMBA, candidat déclaré vainqueur, de rattraper l’avance qu’avait sur lui Jean PING. Pour ce dernier, la volonté du peuple n’a pas été respectée d’où la nécessité pour ce peuple de descendre dans la rue et d’exprimer leur mécontentement.
Le Président de l’UPG revient ensuite sur l’assaut mené contre le quartier général (QG) de Jean PING, par lequel le pouvoir en place s’est estimé mettre en oeuvre son droit de suite dans l’objectif de “sécuriser les lieux et ses occupants, des auteurs des actes de vandalisme qui y auraient trouvé refuge.”
Par la suite, celui-ci n’a pas manqué de décrier la mobilisation de l’armée, plus précisément la Garde Républicaine qui, selon les dispositions de l’article 3 de la loi 3/96, “ a pour mission principale d’assurer la protection de la personne du Chef de l’Etat” et accessoirement “ d’assurer la sécurité des édifices publics”; éléments qui ne se justifiaient pas dans les faits d’espèce car le Chef de l’Etat ne se trouvait pas sur le lieu objet de l’assaut, et ce lieu ne constitue aucunement un édifice public.
L’Union du Peuple Gabonais, par la voix de son représentant, a décidé de “ rompre le silence, et d’exiger la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.” Il en appelle donc à l’ouverture d’une enquête indépendante afin de mettre au clair le véritable bilan de cet assaut. “Mieux encore, le Peuple Gabonais mérite de connaître, le prix qu’il a payé, et qu’il est en passe de payer, pour assouvir les ambitions personnelles d’un groupe, déterminé à privilégier ses ambitions et à imposer à la Nation, en dépit de la volonté du Peuple.” a-t-il déclaré.
Cette ordre lancé contre le QG de Jean PING intéresse tout autant la Convention des Nations unies contre la torture et les traitements dégradants et le statut de Rome de la Cour pénale internationale, dans la mesure où celui-ci touche au “péril humain”. En effet, “ en donnant l’assaut avec des armes de guerre contre un immeuble, dont les occupants étaient les partisans d’un homme politique, tous arrêtés ou mis sous contrôle pour les plus chanceux, certains ayant simplement perdu la vie, le Gouvernement Gabonais a fait œuvre de violence de masse, et surtout, discriminé une communauté en raison de ses convictions politiques.” et, “lorsqu’à ce tableau, l’on ajoute le traitement dégradant infligé auxdits occupants, sommés sous la menace d’arme de guerre, de sortir de l’immeuble, torses nus, soit à genoux, soit en roulant sur les fesses, l’assaut donné par le Gouvernement puise son inspiration au-delà des sanctions légales, dans des repères que l’humanité tout entière refuse.”
Compte tenu de tout ce qui a été dit, l’Union du Peuple Gabonais par la voix de son président, sollicite l’ouverture d’une enquête indépendante afin qu’un bilan objectif de cet assaut soit dégagé.