La grève illimitée lancée par l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) ce mercredi 22 février à la société Maurel & Prom a été violemment réprimée par les autorités. Un contingent des forces de sécurité et de défense, dont la plupart des agents étaient cagoulés a littéralement maltraité les agents grévistes. Une situation qui a donc conduit les responsables du syndicats des pétroliers à animer un point de presse ce jeudi 23 février pour éclairer l’opinion sur ces faits.
Sylvain Mayabi Binet, Secrétaire général adjoint de l’Onep a tenu à dénoncer la situation qui prévaut actuellement au sein de l’entreprise en expliquant le déroulement de cette grève générale illimitée. Ainsi à « 13 heures précises, le mot d’ordre d’entrée en grève illimitée a été lancé par l’Organisation Nationale des Employés du Pétrole (Onep) sur l’ensemble des sites où opère la société Maurel & Prom, à savoir, base Port-Gentil, base Lambaréné, site Onal et site Coucal. À 15 heures, l’Onep a reçu une convocation de la part de l’Inspecteur du Travail pour la rencontre de négociations du service minimum prévue pour 15 heures 30, avec l’employeur ; 15 heures 30, nous recevons un appel de l’inspecteur du travail pour un report de ladite rencontre à 17 heures 30 ; Jusqu’à 22 heures 30, la délégation de l’Onep a attendu en vain la tenue de cette réunion».
En outre, l’Onep s’est insurgée contre la violence policière observée sur le site Onal malgré le maintien « d’un niveau de production minimal (5%) pour la sauvegarde des installations». Il indique notamment que le Jeudi 23 février à « 9 heures 40 deux Berliers et deux véhicules légers avec des gendarmes et policiers encagoulés armés de fusils à pompe ont fait irruption sur le site »
« Les forces de l’ordre brutalisent le personnel en grève, tirent des bombes lacrymogènes avant de les évacuer de la salle de contrôle. Au cours de ces violences, les forces de l’ordre saccagent la salle de contrôle en endommageant des ordinateurs du système de surveillance des installations ; le personnel en grève est violemment chargé dans les Berliers postés devant la station de production, puis départ des Berliers transportant le personnel dans un lieu inconnu », a indiqué Sylvain Mayabi.
L’Onep a déploré la répression policière dont use les autorités gabonaises en précisant que « parmi le personnel violenté, sept (7) blessés légers. Les forces de l’ordre ont investi les sites de Maurel et Prom ONAL et COUCAL, en les molestant et en usant de bombes lacrymogènes, de matraques et tout autre moyen en leur possession » ajoutant que cette intervention a entraîné « un black out sur l’ensemble de ce site Onal ».
De ce fait l’Onep a interpellé « les plus hautes autorités de l’Etat, pour que : soient retirées des sites Onal et Coucal les forces de l’ordre dont la présence ne se justifie pas». Elle a par ailleurs demandé « le départ de Christophe Blanc de la Direction Générale de la société Maurel & Prom Gabon SA », qui selon l’Onep « est à l’origine de tous ces incidents qui mettent en péril la vie des travailleurs de Maurel et Prom et la sûreté des installations de cette société » conclut le Secrétaire général adjoint de l’ONEP, Sylvain Mayabi Binet.