Manifestation contre les alertes d’enlèvements d’enfants : le procureur Roponat toujours silencieux

En dépit des vagues d’indignations qui ont lieu sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours et qui ont été suivies des manifestations qui embrasent depuis ce jeudi 23 janvier 2020 certains quartiers de la capitale, le procureur de la République près du tribunal de première instance de Libreville, André Patrick Roponat se mure incompréhensible dans le silence alors que la psychose gagne le terrain.
Que fait André Patrick Roponat ? Le procureur de la République se sent-il concerné par la situation actuelle du pays en proie à un soulèvement populaire ? Des barricades sont érigées, des voitures brûlées, certaines fouillées à la machette par des riverains, des personnes lynchées presque à mort comme ce serait le cas pour un homme dans le quartier de Beau-Séjour, dont la vidéo a fait le tour des réseaux sociaux.
Des scènes d’émeutes qui malheureusement ne semblent pas émouvoir, pour l’heure André Patrick Roponat maître des poursuites et garant de l’ordre public, qui a si souvent habitué l’opinion à des sorties médiatiques pour faire le point sur les dossiers de la République notamment le très célèbre dossier Scorpion.
Depuis la première disparition du garçonnet Anderson Rinaldi Abagha, âgé de 3 ans le dimanche 12 janvier dernier, alors qu’il s’apprêtait à quitter le village Abbé-Bizang, suivie des dénonciations et condamnations d’enlèvement d’enfants dans la capitale, André Patrick Roponat, procureur de la République pourtant compétent sur le ressort de Libreville n’accorderait aucune importance à cette question de sécurité nationale. Question qui constitue à l’heure actuelle, l’actualité principale de la Nation.
Que faut-il concrètement pour que le parquet se saisisse de cette affaire ? Qu’il ait une effusion de sang et une prolifération des actes relatifs à la justice populaire ? Le parquet ignore–t-il la procédure élémentaire d’auto-saisine en procédure pénale ? Doit-on rappeler au ministère public les vertus de la procédure inquisitoire ?
Peut-être serait-il nécessaire de le faire, soit, allons-y. Dans le système de la procédure inquisitoire, le juge est un magistrat professionnel doté de pouvoirs importants destinés à lui permettre de de s’auto-saisir et diligenter lui-même les investigations à charge et à décharge dès lors que pèsent sur la société des événements de nature troubler la tranquillité publique par des actes qui portent atteinte à des valeurs comme la vie.
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Les parties ne sont donc pas directement obligées d’assurer l’enquête au soutien de leurs prétentions. Ce modèle appuie sa légitimité sur l’idée que la justice répressive ne se limite pas à arbitrer un litige entre des plaideurs mais qu’elle intéresse la société même. Et la société, actuellement, fait face à des actes qui mettent foncièrement en péril notre vivre ensemble.