Passée quasiment inaperçue, la dernière hausse des prix des carburants à la pompe est pourtant bien salée pour les usagers. Ainsi, après avoir annoncé qu’il ne subventionnera plus que le gaz butane et le pétrole lampant, le gouvernement est passé à l’offensive en augmentant de 40 Fcfa le prix de l’essence, de 45 Fcfa le prix du gasoil et de 55 Fcfa le prix du litre de pétrole, pénalisant un peu plus la population.
Les retombées de la dernière « mission de visite » du Fonds monétaire international (FMI) commencent à se faire ressentir avec des mesures tous azimuts prises par le gouvernement. Ainsi, bien que les représentants de l’institution ne cessent de clamer que l’économie gabonaise « se porte bien », dans les faits cette assertion est difficilement vérifiable, tant les populations peinent à ressentir « que leurs efforts portent leurs fruits ». Pis, leur situation se détériore.
En effet, grande a été la surprise des usagers, de constater un changement de tarification des principaux produits pétroliers dans les différentes stations service. De 655 Fcfa en mai, l’essence est passée à 695 Fcfa soit une hausse de 40 Fcfa. En ce qui concerne le gasoil, son prix est désormais fixé à 670 Fcfa en hausse de 40 Fcfa par rapport à mai où il s’établissait à 625 Fcfa. Quand on sait que les pays les plus pauvres et les pays qui produisent et exportent le pétrole sont censés avoir des prix nettement plus bas, des questions demeurent.
Plus surprenant, malgré le fait que le gouvernement, par la voix du ministre du Pétrole, du Gaz et des Hydrocarbures Pascal Houangni Ambouroue a indiqué récemment que l’Etat continuera de subventionner le gaz butane et le pétrole lampant, ce dernier a subi une hausse de 55 Fcfa pour se vendre désormais à 425 Fcfa le litre. Si l’on se base sur les chiffres fournis par globalpetrolprices.com, le Gabon est plus que jamais l’un des pays où le carburant s’échange aux prix les plus élevés.
C’est simple, avec ces nouvelles augmentations, le prix de l’essence au Gabon (1,19 dollar) est désormais plus élevé qu’aux Etats-Unis (0,83 dollar), en Russie (0,70 dollar), et même Trinité et Tobago (0,85 dollars), pays qui importe pourtant une partie de son pétrole du Gabon. Force est donc de constater que malgré la présence d’une Société gabonaise de raffinage (Sogara) et d’une Société nationale des hydrocarbures (GOC), le pays peine à offrir du carburant de qualité et à moindre coût aux populations.