Tribune

Journée internationale du souvenir de la traite négrière dans l’indifférence totale

Ecouter cet article

Alors que comme chaque 23 août le monde commémorait hier la journée internationale du souvenir de la traite négrière, l’indifférence était totale dans la plupart des pays africains. Est-ce par nécessité de conformisme à un environnement toujours plus mondialisé, par dénie ou ignorance de la part des autorités et personnalités publiques africaines ?

Quoi qu’il en soit les réactions ont été très peu nombreuses et suscitent une véritable inquiétude augurant un futur incertain au passé africain.

Des rares interventions qui nous sont parvenues, une nous a particulièrement interpellée, celle de notre confrère Rémy NGONO journaliste camerounais exilé en France qui  parvient avec justesse à instruire d’une part, et à dénoncer l’absence de volonté de souvenance des dirigeants africains qui se traduit par la déperdition de l’histoire de notre continent.

Nous vous proposons l’intégralité de son point de vue.

« LES DIRIGEANTS NOIRS N’ONT PAS DE MÉMOIRE.

C’est dans la nuit du 22 au 23 août 1791 à Saint Domingue(Haïti), qu’un esclave appelé Toussaint LOUVERTURE alias « Spartacus noir», décide de briser ses chaînes, et crée le soulèvement d’un million d’esclaves africains contre leurs maîtres blancs. C’est l’acte fondateur de l’abolition de la traite négrière.

Par circulaire CL/3494 de juillet 1998, le Directeur général de l’ UNESCO a demandé à tous les États membres d’organiser des manifestations pour commémorer la journée internationale du souvenir de la traite négrière le 23 août de chaque année. Mais en Afrique d’où sont partis au moins 15 millions d’esclaves enchaînés, torturés, tués, cette journée est ignorée, niée et considérée comme un activisme politique. À peine les historiens sénégalais ont voulu mentionner ce fait mémoriel dans la Maison des Esclaves à Goree, ils ont été rappelés à l’ordre par les autorités. L’enseignement de cette douloureuse histoire est galvaudée et falsifiée. À part au Bénin, à Ouidah où il y a un musée d’ Histoire depuis 1967, la quasi-totalité des États africains ne disposent pas de musées et memoriaux de l’esclavage. Pas de monuments de Malcom X, Martin Luther KING, Harriet TUBMAN, Dutty BOUKMAN.

Par contre, l’histoire de Napoléon BONAPARTE est enseignée dans les écoles africaines comme étant un héros, alors que c’est lui qui a rétabli l’esclavage. Les routes sont baptisées du nom de Thomas JEFFERSON, alors que c’est lui qui a déclaré  » debarrassez -vous de ces negres ». Les palais présidentiels sont meublés de salons Louis 14, alors que c’est lui qui a rendu célèbre l’article 39 du Code noir qui stipulait :  » l’esclave fugitif aura les oreilles coupées « .

Les dirigeants africains sont semblables aux esclaves qui sont incapables de s’affranchir devant leurs maîtres, mais soumettent leurs peuples tels des esclaves. Comme le disait Aimé CÉSAIRE : 《 Des millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le larbinisme》

RÉMY NGONO

Voici l’histoire de la souffrance des Noirs. »

PUB-GLOBAL MEDIA TIME Middle bannière

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page