Quelque jours seulement après la proclamation des résultats définitifs du scrutin du 27 août dernier par la cour constitutionnel, Jean Ping a échangé le mardi 28 septembre courant avec les ambassadeurs de l’Union Européenne, des États-Unis, de la France, ainsi que le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique Centrale (UNOCA), sur le climat politique qui prévaut actuellement au Gabon.
Au cours de cette rencontre qui a duré près de deux heures, Jean Ping a tenu tout d’abord à remercier « la communauté internationale pour sa contribution avant, pendant et après l’élection » . Revenant sur le contentieux électoral qui s’est soldé par le rejet de sa requête et la validation de la victoire d’Ali Bongo Ondimba, il a relevé : « Nous avons, d’un côté une tentative grossière de contournement du choix du peuple et quelqu’un qui veut s’imposer une nouvelle fois par un Coup d’État électoral et une mascarade judiciaire. Et, de l’autre côté, un peuple qui a fait très nettement son choix en ma faveur. »
L’ex président de la commission de l’Union Africaine a précisé par la suite : « Le Président que les Gabonais ont élu le 27 août dernier est Monsieur Jean Ping. La responsabilité qui lui incombe est de faire respecter le choix des citoyens conformément à l’article 9 de la Constitution de la République, ainsi que la charte des Nations-Unies » , « aucune institution au Gabon ne saurait être au-dessus de la Constitution ou du vote populaire. » a t-il ajouter en substance.
Par ailleurs, Jean Ping a également évoqué avec les ambassadeurs la situation des victimes des événements du 31 août dernier, mais aussi du climat délétère qui règne dans le pays, « Aujourd’hui, nous n’avons toujours pas une comptabilisation précise des arrestations, des assassinats et des massacres qui ont été perpétrés par certains éléments des forces de défense et de sécurité, appuyés par les escadrons de la mort. » , a t-il indiqué.
Il a réitéré devant les représentants de la communauté internationale sa détermination à faire respecter la volonté du peuple gabonais. Ainsi, « Il n’est donc pas question pour lui et les siens de reconnaître Ali Bongo comme futur Président de la République. Son mandat actuel arrive à son terme le 15 octobre 2016. »
Concluant sur la main tendu pour un dialogue formulé par le Pouvoir, le camp de Jean Ping a eu une réponse ferme, « Le président Ping ne se prêtera et ne cautionnera aucun arrangement d’arrière-boutique sur le dos du peuple gabonais qui a tant souffert, et qui souffre encore de cette période » et de conclure « Viendra le temps de la réconciliation qui passera par le dialogue. Mais tant que la vérité des urnes ne sera pas restituée au peuple gabonais, rien de cela ne sera possible ou tenable. »