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Hervé-Patrick Opiangah : « Refusons une Constitution qui trahit les valeurs fondatrices de notre nation »

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Dans une déclaration empreinte de gravité, Hervé-Patrick Opiangah, président de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS), a exposé son opposition au projet de Constitution soumis au référendum du 16 novembre. En ancrant son discours dans l’histoire politique gabonaise, l’ancien député de Mounana s’est référé à l’ouvrage de Guy Rossatanga-Rignault, « Les grandes dates du Gabon », pour souligner l’importance de respecter l’héritage démocratique et les valeurs fondatrices du pays.

Une référence historique pour rappeler les fondements de l’indépendance. En citant le professeur Rossatanga-Rignault, Hervé-Patrick Opiangah met en avant un épisode central de l’histoire du Gabon : les négociations d’indépendance de 1960. À l’époque, sous l’égide de Léon Mba, une délégation composée de personnalités de divers horizons – politiques, traditionnels et techniques – avait été envoyée à Paris pour porter les aspirations des Gabonais dans un esprit de rassemblement et de représentation fidèle des intérêts du peuple. « Les grands moments de l’histoire appellent de grandes équipes », a affirmé Hervé-Patrick  Opiangah, soulignant que cette approche inclusive et unificatrice doit servir de modèle.

Pour Hervé-Patrick Opiangah, la démarche ayant mené à la Constitution proposée aujourd’hui ne reflète pas la même profondeur d’engagement démocratique. Il se demande si « le processus qui a conduit à la rédaction de ce projet de Constitution est conforme à la gravité et à la densité des actes posés par nos pères fondateurs ». La référence à Rossatanga-Rignault sert à rappeler que le Gabon doit préserver cet héritage d’unité et de responsabilité, plutôt que de plonger dans un système de gouvernance où les citoyens sont tenus à l’écart des décisions structurantes pour l’avenir du pays.

Un rejet du projet de Constitution pour protéger la démocratie

En se basant sur ces valeurs, Hervé-Patrick Opiangah critique vigoureusement le caractère autoritaire de la nouvelle Constitution, s’inquiétant de la concentration excessive des pouvoirs au niveau présidentiel. Selon lui, ce projet entérine un modèle de présidence autoritaire et met en péril les principes de contre-pouvoir indispensables à une démocratie solide. « Non à une Constitution chèque en blanc ! », a-t-il martelé, appelant les Gabonais à refuser de donner carte blanche à un système qui, selon lui, limite la capacité du peuple à peser sur les décisions majeures.

Mobiliser le peuple pour préserver l’héritage de l’indépendance

En conclusion, Hervé-Patrick Opiangah appelle à un « NON de dignité », encourageant les Gabonais à défendre les acquis démocratiques issus de leur histoire. Pour lui, l’esprit des négociations de 1960 – tel que relaté par Rossatanga-Rignault – doit servir de guide. Le Gabon, selon lui, ne peut accepter de revenir en arrière en adoptant une Constitution qui, loin d’être un pacte social équilibré, entérine une concentration du pouvoir au détriment des libertés citoyennes.

Hervé-Patrick Opiangah termine en souhaitant que le gouvernement de Transition écoute les préoccupations du peuple et honore l’héritage des pères fondateurs en proposant un cadre constitutionnel qui protège les droits de tous.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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