Le 17 octobre dernier, les agents de Maurel Et Prom Gabon ont déclenché une grève suite au refus catégorique du Directeur de la société, Christophe Blanc de reprendre les 11 salariés absents le 23 septembre dernier et le paiement du bonus de performance s’élevant à 1.500.000 FCFA par agent.
Les travailleurs des sites Onal et Coucal et de la base de Port-Gentil ont réduit la production depuis ce mardi 18 octobre à 22 heures. On est passé de 28.000 barils par jour à 5000. Malgré la baisse de la production qui impacte l’économie du pays, le directeur refuse de revenir sur la table des discussions avec les partenaires mais prend des mesures.
Ainsi dans un point de presse tenu ce mercredi 19 octobre à Port-Gentil, le Secrétaire Général de L’Onep, Mayabi Binet a fait état de l’emploi des forces de l’ordre sur les sites Coucal et Onal. Lundi 17 aux environs de 17 heures, le site Onal a été investi par huit gendarmes puis une douzaine le jour suivant.
Voyant la situation dépérir, le ministre du Pétrole et des Hydrocarbures, Etienne Ngoubou est sorti de son silence à travers un communiqué reçu par notre rédaction dans lequel il affirme que « les grévistes sur les sites de production agissent au mépris de la loi et mettent en péril les installations de production et de transport des hydrocarbures ». Il a poursuivi sur un ton plutôt menaçant « toutes les mesures nécessaires à la protection des personnes et des biens seront prises pour garantir la sécurité des investissements de la société Maurel Et Prom Gabon ainsi que celle de ses employés dans le strict respect de la législation et de la réglementation en vigueur».
Une nouvelle qui risque juste de galvaniser les agents et les pousser à renforcer le mouvement alors que la solution réside dans les négociations entre les agents, le syndicat et les responsables de l’entreprise.
En réponse, le Secrétaire général de L’Onep joint au téléphone a affirmé que de la sortie du ministre était de justifier la volonté du gouvernement de « relancer la totalité de la production de force, par l’utilisation de l’Armée Gabonaise et de neutraliser tout le personnel en grève sur les sites ONAL et COUCAL (90% des effectifs)». Un acte que le syndicaliste condamne « C’est Grave, ça frise la dictature, l’aliénation du droit de grève des travailleurs du secteur pétrolier et activités connexes du Gabon.» confie-t-il.