
C’est par le biais d’une correspondance que le Collectif des citoyens gabonais a saisi, ce jour, la présidente du Sénat Lucie Milebou-Aubusson. Conscient que l’adoption définitive du texte relatif à la dépénalisation de l’homosexualité requiert l’approbation de la haute chambre du parlement, ledit collectif a purement et simplement demandé aux sénateurs de rejeter ce projet de loi qui, selon les requérants, est une « aberration ».
Alors que le vote du sénat est censé se dérouler ce lundi 29 juin 2020, la présidente de ladite institution a été interpellée par un collectif de « Jeunes citoyens gabonais anti-dépénalisation de l’homosexualité au Gabon ». En effet, une correspondance a été remise au cabinet de Lucie Milebou-Aubusson pour appeler la première autorité de la Haute chambre du Parlement à se prononcer contre le retrait de l’alinéa 5 de l’article 402 du Code Pénal nouveau de Juillet 2019 qui condamnait les relations sexuelles entre personnes de même sexe.
S’appuyant sur la conception générale faite par les populations gabonaises à propos de la pratique homosexuelle, ledit collectif a tenu à préciser que l’introduction de cet aspect dans le code pénal obéissait au souci visant à préserver les valeurs sociales et morales du Gabon. « Oui, nous convenons de la nécessité de défendre les droits humains, mais nous sommes davantage conscients de l’impératif catégorique de préserver notre identité culturelle, qui est la base de notre dignité dans le concert des nations », a–t-il clairement indiqué.
Craignant une montée de violences qui pourrait découler de l’adoption de ce texte impopulaire, les requérants ont appelé Lucie Milebou-Aubusson à la sagesse qui la caractérise. « Faire voter une loi pour satisfaire les caprices d’une minorité, qui du reste se trouve aujourd’hui exposée et mise en danger, ou pour plaire aux anciennes puissances coloniales, c’est prendre un gros risque pour notre pays », a-t-il prévenu. Loin d’être une menace, il s’agirait bien plus d’une alerte tant les indignations sur la toile sont légion.
Rappelant les accointances religieuses majoritairement chrétiennes auxquelles est attaché le Gabon, le collectif des Citoyens gabonais sollicite le soutien des sénateurs gabonais dans la dénonciation d’une forme de légalisation de l’homosexualité, encore considérée comme une « abomination » par la majorité des populations gabonaises. « Nous venons par cette correspondance vous opposer le refus catégorique de la jeunesse gabonaise dans sa plus grande majorité face au projet de loi sur la dépénalisation de l’homosexualité dans notre pays », a-t-il conclu. Pour information, une pétition en ligne baptisée « Non à la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon » a été lancée sur http://Change.org au lendemain du vote de l’Assemblée nationale.