Gabon: Sylvain Ombindha déplore la gestion scabreuse des impôts par Joël Ogouma
La situation au sein des régies financières et plus particulièrement à la direction générale des impôts est loin de l’accalmie. Dans un entretien accordé au journal d’investigation et d’informations générales Le Dernier Cri le président Syndicat des professionnels des Impôts (SPI) Sylvain Ombindha Talheywa 3 revient non seulement sur le mouvement d’humeur mais aussi sur le passage catastrophique à la tête de cette administration de l’actuel gouverneur du Woleu-Ntem Joël Ogouma, qui selon lui serait à l’origine du délabrement de l’outil de travail des agents.
Concrètement, depuis le déclenchement officiel de la grève des agents des Impôts le 17 janvier dernier, que s’est-il passé ?
Sylvain Obindha Talheywa 3 : Jusqu’à présent, nous observions le service minimum les jeudis et vendredis, de 7h30 à 10h30. Les lundis, mardis et mercredis, nous étions en fermeture totale. Dès cette semaine, nous envisageons de ne plus observer ce service minimum. Voilà pour les contours de la grève.
Pour répondre à votre question, grâce à notre action, la direction générale des Impôts a obtenu : un appui financier pour le fonctionnement de ses services, un trimestre d’aide au logement a été versé aux agents affectés à l’intérieur du pays, la certitude du début des cours à l’EPCA et la prestation de serment des agents. Toutefois, malgré ces insignifiantes réactions, il ne saurait être question de lever le pied sur ce mouvement de grève qui, à mon humble avis, doit être plus dur et passer à la vitesse supérieure, c’est-à-dire la fermeture totale des services.
Même si comparaison n’est pas raison, essayons tout de même de confronter les situations aux Impôts sous l’ère du Dg Michel Mpega et celle de Joël Ogouma.
Sylvan Obindha Talheywa 3 : L’époque Michel Mpega est celle dite faste des Impôts. Avec M. Mpega, les agents des Impôts ont obtenu les acquis sociaux. Notamment l’assurance maladie, le 13e mois, l’Arbre de Noël, la sécurité totale du paiement des primes, des relations harmonieuses entre les agents issus d’horizons divers. Mieux, grâce à son charisme, le fonctionnement de cette administration ne souffrait d’aucune contestation. Pour preuve, les chiffres réalisés à cette époque sont à des années-lumière des broutilles actuelles. Michel Mpega avait une vision futuriste de l’administration fiscale comme en témoignent les constructions qu’il a laissées en 2009.
C’est le cas de la direction des Grandes entreprises, le Cime Owendo, le Cipep Libreville Sud Oloumi… Cependant, l’ère Joël Ogouma a été caractérisée par, non seulement, l’absence d’entretien de ces bâtiments mais surtout par le non-investissement dans ce sens. Plus grave, les fonds laissés par M. Michel Mpega pour la construction de l’hôtel des Impôts ont été distraits au profit de qui ? Seul M. Ogouma le sait. La gestion des ressources humaines ressemblait à la gestion d’une épicerie.
Résultat des courses, bâtiments en décrépitude très avancée, mobilier de bureau désuet et ressources humaines gérées à la tête du client. Cette gestion calamiteuse des ressources humaines a entraîné une guerre de pouvoir après le spectacle désolant de Mme Edith Laure Mbiguidi Oyaya contre Mme Odette Ndambo. Aujourd’hui nous assistons parfois au spectacle affligeant d’un chef de Service qui insulte copieusement et dans la plus grande vulgarité un agent devant tout le monde. Comme on le voit, la quasi-totalité des acquis sociaux se sont effrités avec, pour conséquence, la chute des chiffres mais surtout le déficit de confiance des agents envers la hiérarchie.
De plus en plus de voix s’élèvent pour dire que les problèmes des conditions de travail actuellement aux Impôts relèvent de la non-construction de l’hôtel éponyme par Joël Ogouma. Et qu’il serait urgent pour la Cour des comptes de mener un audit de la direction générale des Impôts depuis 2009. Votre réaction ?
Sylvain Obindha Talheywa 3 : Au nom de la transparence nous exigeons que toute la lumière soit faite sur le projet de construction de l’hôtel des Impôts afin d’en établir les responsabilités.