Gabon: Serge Rufin Okana aux bons souvenirs des «Panama papers»

Ce mardi 8 octobre 2019, s’est déroulée la passation de charges à la Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab) entre Luther Steeven Abouna Yangui et Serge Rufin Okana. Si cet événement semble obéir à la décision du Conseil des ministres visant à nommer ce dernier à la tête de cet établissement public à caractère industriel et commercial, l’opinion continue de se questionner sur ses capacités managériales mais surtout la probité.
Dans les « Panama papers » du nom de ce scandale consécutif à la fuite de plus de 11,5 millions de documents confidentiels issus du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, détaillant des informations sur plus de 214 000 sociétés offshores ainsi que les noms des actionnaires de ces sociétés, Serge Rufin Okana est l’une des personnalités gabonaises a avoir son nom dans des fichiers obtenus par le journal français Libération.
Lesdits documents attesteraient que Serge Rufin Okana, cousin du Président de la République Ali Bongo Ondimba et surtout Directeur général de la Société nationale des bois du Gabon (SNBG) à l’époque des faits, contrôlait plusieurs sociétés offshores logées dans les paradis fiscaux. Ainsi, il aurait été le bénéficiaire économique de Majestic Limited, une société immatriculée dans les Îles vierges britanniques avec adresse à Hong Kong.
Dans la même lancée, Serge Rufin Okana aurait usé d’un montage similaire pour créer Firtune Spread Investment Limited logée dans les deux mêmes pays. Des informations qui étaient presque passées inaperçues puisque bénéficiant semble-t-il, de la protection de l’exécutif. Ce même pouvoir exécutif qui a procédé à sa nomination récemment alors que ses différents passages dans diverses entreprises n’ont que rarement été couronnés de succès.
D’ailleurs, dans l’opinion, les questionnements fusent et l’incompréhension se lit chez plusieurs compatriotes à l’annonce de sa nomination au dernier Conseil de Ministres à la tête de la Caistab. Pour cause, les multiples déboires et casseroles qu’il a usuellement et fréquemment traînés tout au long de son parcours professionnel. A la tête de la Société Nationale des Bois du Gabon (SNBG) qu’il a rendue agonisante, le sulfureux Rufin Okana a ensuite été nommé secrétaire général du ministère des Eaux et Forêts, cité puis suspendu de ses fonctions dans le Kezavingogate. Et comme récompense, le voilà parachuté Directeur général de la Caistab !
Comment peut-on promouvoir des personnalités dans les noms sont cités dans des scandales tels que les » Panama papers ? Comment l’administrateur d’une société publique peut-il détenir des entreprises privées, qui en plus sont des entités offshores ? D’où proviennent les fonds ayant alimenté les comptes ouverts au nom de cette structure ? Autant de questions qui devraient interpeller les plus hautes autorités, sauf à vouloir protéger les présumés criminels aux cols blancs. Wait & See.