Gabon: sanction contre la Setrag, la HAC botte en touche !
Au cours de sa séance plénière de ce mercredi 22 août 2018, la Haute autorité de la Communication a entre autres décidé d’interdire la diffusion sur les chaînes de télévision publiques et privées de tous les spots ou publi-reportages de l’entreprise Setrag, une société du groupe français Eramet. Une décision pour le moins surprenante par ses motivations.
L’autorité de régulation de l’audiovisuel reproche à la société d’exploitation du transgabonais (Setrag), d’avoir fait diffuser des spots publicitaires sur la chaîne Gabon 1ère contenant «des éléments véhiculant une image négative du peuple gabonais, et donc contraire à l’éthique et à la déontologie en matière de production audiovisuelle», précise le communiqué de l’institution signé de son président Raphaël Ntoutoume Nkoghe.
Une motivation pour le moins tirée par les cheveux, surtout que la personne morale qui écope de la sanction n’est pas un professionnel de l’audiovisuel et n’est certainement pas à l’origine du spot diffusé sur les antennes de Gabon 1ère. Pour être cohérente avec sa sanction à l’encontre de France 2, la HAC ne devait-elle pas sanctionner le diffuseur, c’est–à–dire Gabon 1ère plutôt que la Setrag? Pourquoi dans un cas sanctionner la chaîne de télévision et dans l’autre botter en touche?
Dans son argumentaire, la HAC souligne un comportement «contraire à l’éthique et à la déontologie en matière de production audiovisuelle», qui de la Setrag et de Gabon télévision est producteur audiovisuel? En matière d’administration de la peine, le responsable est celui qui a la volonté tendue vers la commission de l’élément matériel qui est incriminé.
Dans le cas d’espèce, qui de Setrag et de Gabon 1ère véhicule «une image négative du peuple gabonais», comportement qui selon l’institution justifie l’interdiction de la diffusion de tous spots ou publi-reportages de ladite entreprise?
A en croire la HAC et son président Raphaël Ntoutoume Nkoghe signataire du communiqué parvenu à notre rédaction, seule la Setrag a «véhiculé» une image négative du peuple gabonais. Alors que le canal de diffusion a été Gabon 1ère qui est curieusement pour ne pas dire volontairement épargné de toutes sanctions.
La Haute autorité de la Communication majoritairement composée de journalistes et hommes de média s’illustre depuis son entrée en fonction par des agissements répressifs. Pourtant en matière de sanction, la peine la plus lourde est administrée pour les cas les plus graves.