Le samedi 3 novembre dernier, une nouvelle vague d’immigrés a été interceptée sur la plage du Lycée Léon Mba située dans le 1er arrondissement de Libreville par les agents de la Direction générale de la documentation et l’immigration (DGDI). Une énième arrestation qui a poussé les forces de l’ordre à s’interroger sur ce trafic dont les auteurs reçoivent pas moins de 40 0000 fcfa par immigré clandestin.
Le trafic de passeurs semble de plus en plus s’intensifier, en effet après l’arrestation d’une vague de 55 immigrés clandestins le 26 septembre dernier par la gendarmerie maritime, une nouvelle vague a été interceptée par les agents de la DGDI. Composée d’un peu plus de 70 individus, hommes, femmes et enfants confondus.
Cette nouvelle prise en pas moins de trois mois traduit l’ampleur de ce trafic aux allures de commerce d’humains qui profiterait à des individus originaires de Calabar au Nigeria. Selon les témoignages des clandestins appréhendés, ils paieraient 400 000 Fcfa pour cette traversée de de tous les dangers sur des embarcations de fortune.
Débarqués au large du Gabon, ces immigrés clandestins se débrouilleraient à rejoindre le rivage à la nage. Une des femmes immigrées clandestines arrêtée avoue qu’une fois à Libreville, si elle trouve du travail, elle a le devoir de verser aux passeurs les deux tiers de sa rémunération. « Nous avons quitté le Togo pour le Bénin, puis le Nigeria à bord de pirogues. Une fois au large nous avons été jetés à la mer et nous avons rejoint la côte à la nage. Pour payer nos passeurs nous devons travailler. Si nous gagnons 150 000 Fcfa par exemple, nous devons leur reverser 100 000 Fcfa pendant au moins 8 mois », a-t-elle confié.
Un témoignage qui met à nu ce trafic dont les auteurs peuvent percevoir plus de 800 000 Fcfa par individu est assez lucratif pour être estompé sans réelle mesure dissuasive. Par ailleurs, si le ministère de l’Intérieur communique sur les différentes arrestations de dos mouillés, le silence gardé sur leur retour effectif suscite des questionnements.