
Récemment nommé à l’issue du remaniement technique du jeudi 7 novembre dernier, ministre délégué auprès du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Justice, Garde des Sceaux, Christian Menvie M’Obame vient de façon discrète, de quitter en moins de 7 jours, le ministère de l’Intérieur dont il avait hérité après l’éviction d’ Arsène Nkoghe pour hériter du juteux ministère des Mines du Pétrole, des Hydrocarbures et du Gaz, toujours en qualité de ministre délégué.
En occultant cette information à l’opinion, le gouvernement avait certainement pour ambition, de faire passer cette nomination sous silence tant celle-ci revêt, dans le timing, tous les atours d’une attribution insolite. Christian Menvie M’Obame vient par un bulletin de communication occulte, de quitter le ministère de l’Intérieur, de la Justice, Garde des Sceaux, poste pour lequel il avait été nommé, le 7 novembre 2019 dernier, pour occuper depuis hier, colonne de l’Union faisant foi, celui de délégué auprès du ministre des Mines du Pétrole, des Hydrocarbures et du Gaz.
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Dans les faits, le jeu de chaises musicales entre ministères est une assuétude connue de notoriété publique au Gabon. Ce qui par ailleurs intrigue dans la présente nomination reste la légèreté et la versatilité avec laquelle elle est intervenue. Quelle lecture peut-on faire d’un changement de ministère à Christian Menvie M’Obame en moins d’une semaine ? Pareille procédure ne consacre-t-elle pas l’amateurisme du chef du gouvernement, Julien Nkoghe Bekale dans les choix des hommes devant porter en acte la politique du Président de la république, Ali Bongo Ondimba ?
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Par ces remaniements et réaménagements techniques successifs et épidermiques, le gouvernement renvoie à l’opinion nationale et internationale l’image d’une instabilité notoire qui prévaut au sommet de l’Etat. Que dire des potentiels investisseurs qui d’une semaine à une autre peuvent avoir à collaborer avec différentes personnalités à la tête de leurs administrations ? Sous la primature de Julien Nkoghe Bekale de tels changements hasardeux rythment le quotidien des Gabonais. Tout se passe comme si le Premier ministre avait perdu la maîtrise des objectifs de sa fonction : conduire l’action du gouvernement dans la sérénité plutôt que dans la recherche permanente du meilleur poste où caser ses proches.
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Christian Menvie M’Obame a en moins d’un an été proposé par son « parent et mentor » dans pas moins de quatre ministères : ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé du suivi des grands projets, ministre délégué auprès du ministre de l’Eau, de l’Énergie, de la Valorisation et de l’Industrialisation des Ressources Minières, ministre délégué auprès du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Justice, Garde des Sceaux et enfin sans qu’aucune communication n’ait été portée à la Nation: ministre délégué auprès du ministre des Mines du Pétrole, des Hydrocarbures et du Gaz Christian. Que justifie une telle instabilité ?
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A l’heure où il se fait le chantre d’une gestion rigoureuse, professionnelle et républicaine de l’administration, Julien Nkoghe Bekale devrait gagner à matérialiser dans ses actes les exigences et les obligations qu’ils enjoint à ses collaborateurs d’appliquer. A la lumière de cette énième nomination « abracadabrantesque » , l’opinion est en droit de dire, sans risque de se tromper, que le chef du gouvernement brille plus par la réprimande que par l’expérimentation par lui-même de l’exigence d’exemplarité dont il fait l’apologie.