Gabon: Marc Ona Essangui insidieusement interdit de sortie du territoire

Marc Ona Essangui secrétaire exécutif de Brainforest et prix Goldman 2009 n’est plus en possession de passeport depuis trois mois. Pour cause, la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI) peine à lui renouveler son document de voyage. Une posture qui cacherait la volonté de cette administration sous direction directe de la présidence de la République d’empêcher l’activiste de quitter le territoire.
Selon l’activiste et « Prix Nobel d’environnement » depuis juillet 2019, soit un peu plus de trois mois, il lui est impossible de rentrer en possession de son passeport dont la demande de renouvellement avait été déposée à la DGDI. Chose curieuse au regard des déclarations de cette administration qui se vante d’avoir facilité les procédures de demande d’établissement et de renouvellement de passeports.
Joint par nos confères de Gabonreview, l’activiste explique que son passeport « saturé », il s’est rendu à la Direction générale de la documentation et de l’immigration (ex-CEDOC) pour « déposer une demande de renouvellement à la DGDI, le 3 juillet ». Depuis lors, cet usager du service public qui ne demande qu’à rentrer en possession de son document de voyage dit avoir procédé à cinq « demandes pour un passeport ».
Les agents de la DGDI semblent ne pas vouloir donner suite à ses sollicitations. « A chaque fois, je fournis le même dossier, avec toujours les mêmes documents. J’ai été enregistré, un bordereau m’a été remis et j’ai eu un rendez-vous pour la semaine suivante. Le jour J, je suis passé et l’on m’a fait comprendre que mon passeport n’était pas encore prêt. C’était comme ça tout le mois de juillet», a-t-il confié à nos confrères à l’occasion d’un entretien téléphonique ce mercredi 9 octobre.
Marc Ona Essangui va continuer son périple pour l’obtention de son passeport tout le mois de septembre mais en vain. Le vendredi 4 octobre dernier, une énième demande sera déposée à DGDI à Oloumi. Le mardi 8 octobre, le leader de la société civile qui vient de lancer une campagne contre l’accaparement des terres gabonaises intitulée « Touche pas à ma terre » n’est malheureusement pas rentré avec son document de voyage.
« Sur place on m’a servi la même recette : le document n’est pas encore prêt », a-t-il regretté. Une situation incommodante pour cet homme qui ne manque d’être convié à des événements internationaux tout au long de l’année. Marc Ona Essangui espère obtenir son passeport sinon souhaite-t-il être informé de ce qui justifie cette rétention insidieuse de son document de voyage aux allures de violation de sa liberté d’aller et venir à l’intérieur et en dehors du territoire que la Constitution de la République gabonaise garantie.