Gabon: l’Opam plaide pour une réforme du Code de la communication chez Nkoghe Bekale
Ce jeudi 19 septembre 2019, le premier ministre Julien Nkoghe Bekale était l’hôte d’une délégation de l’Organisation patronale des médias (OPAM), conduite par son président, Guy Pierre Biteghe. Il était question lors de cette rencontre de faire le point au chef du gouvernement des difficultés rencontrées par les professionnels de ce secteur, mais aussi de la nécessité d’une réforme du Code de la communication et de l’ordonnance portant création de la Haute autorité de la communication (HAC).
C’est accompagné de Desiré Ename, François Ndjimbi, Harold Leckat et Jean Yves Ntoutoume respectivement directeur de publication des médias Echos du Nord, Gabonreview, Gabon Media Time et Le Temps , que le président de l’Opam a été reçu par le premier ministre dans le cadre d’un plaidoyer pour des réformes dans le secteur de la communication.
Ainsi, les échanges ont tourné autour des difficultés rencontrées dans l’application du Code de la communication, l’ordonnance créant la HAC, la subvention à la presse et la question de la carte de presse. Une rencontre qui s’inscrit dans le cadre des démarches entreprises par le patronat des médias auprès des autorités et qui avait commencé par une rencontre avec le ministre de la Communication et de l’économie numérique Rigobert Ikambouayat Ndeka le mardi 17 septembre 2019.
Il était donc question d’évoquer la problématique de l’application de la loi n°19/2016 du 09 août 2016 portant Code de la communication, de l’Ordonnance n°00000010/PR/2018 du 23 février 2018 portant création, organisation et fonctionnement de la Haute Autorité de la Communication, de la subvention, toujours attendue depuis 2 ans, de la presse, mais aussi de la carte de presse dont la commission de délivrance n’a pas été effectuée depuis plusieurs années.
Pour le directeur de publication de Gabon Media Time Harold Leckat, un an et demi après l’entrée en vigueur desdits textes, certaines dispositions mettent en difficulté les entreprises de presse, notamment au niveau de l’interprétation faite par la HAC de l’article 55 relatif aux manquements graves. Cet article ne spécifie pas exactement quels types de manquements doivent conduire à la prise de sanctions à l’encontre d’une entreprise de presse. « Nous avons souhaité une décélération dans les sanctions, si non surseoir l’application des dispositions qui permettent à la HAC de sanctionner lourdement les entreprises de presse », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, il a souligné que dans le Doing Business publié récemment par la Banque Mondiale, le Gabon est parti de la 167ème à la 169ème place, perdant ainsi deux places en une année. Les sanctions infligées sévèrement aux organes de presse par la HAC participent elles aussi à cette dégringolade du Gabon dans le classement des pays en matière de liberté de la presse. Classé 108 en 2017, le Gabon occupait le 115 rang en 2018. Les sanctions infligées par la HAC en 2019 pourrait aggraver cette position.
Toutefois, les membres de l’Opam n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction à l’issue de ces échanges avec le Premier Ministre, qui en retour leur a conseillé de mettre en place un système d’autorégulation et de davantage se professionnaliser.