Gabon: les mesures de confinement vont «aggraver la précarité des ménages»

Contraint à l’image de nombreux pays du monde et de la sous-région, de généraliser les mesures de confinement pour lutter contre la propagation du Covid-19 sur le territoire, le Gabon a dans le même temps fait le choix de paupériser une grosse frange de sa population vivant « au jour le jour » de petits commerces. Dans un pays où le secteur informel est prépondérant, cette décision bien que salutaire sur le plan sanitaire, devrait « aggraver la précarité des ménages qui en dépendent » comme l’a souligné Boileau Loko chez nos confrères de L’Union.
A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Cette assertion revient en boucle depuis le début de la pandémie de Covid-19. Et pour cause, dans un contexte d’urgence sanitaire prononcée comme en témoignent les deux millions de cas de Coronavirus recensés à travers le monde, de nombreux Etats à l’image du Gabon ont été contraints d’appliquer des mesures de confinement.
En effet, prises en marge de la déclaration de l’état d’urgence sanitaire décrété, cette mesure suscite de nombreuses inquiétudes pour les populations les plus vulnérables. Vivant de petits commerces informels leur permettant de vivre au jour le jour, ces derniers voient progressivement se dégrader leurs conditions de vie malgré l’aide annoncée par le gouvernement (banque alimentaire, prises en charge des loyers etc.).
Si de nombreux observateurs à l’image du Chef de Mission Afrique du FMI Boileau Loko, ont salué une initiative qui « permet de contenir la pandémie et de sauver des vies humaines », ils ont cependant prédit que « ces mesures de confinement qui vont entraîner une interruption de nombreuses activités informelles, vont aggraver la précarité des ménages », compte tenu de l’importance du secteur informel dans le pays.
Par ailleurs, considérant qu’un Gabonais sur trois (soit 600000 personnes) vit toujours en dessous du seuil de pauvreté établi par la Banque mondiale, et compte tenu de la situation macroéconomique actuelle fortement impactée à la fois par la pandémie de Covid-19 et la chute simultanée des prix du pétrole, cette situation déjà extrême devrait aggraver un peu plus les inégalités.