Gabon: Les maux de l’UOB demeurent malgré la hausse des frais de scolarité
Les améliorations devant intervenir à l’Université Omar Bongo étaient l’argument fort du professeur Marc-Louis Ropivia lors de sa prise de fonction en 2013. La hausse considérable des frais de scolarité entrée en vigueur en 2018 visait à autonomiser les universités du Gabon parmi lesquelles l’UOB. Seulement un an après, les caisses ont été renflouées mais l’établissement sombre dans la décrépitude.
Dans un article titré “ le gouvernement compromet la reprise des cours à l’UOB ”, Gabon Media TIme annonçait l’entrée en grève des enseignants de cet établissement universitaire du fait de sa mauvaise gestion par le professeur Marc Louis Ropivia. A l’occasion d’un point de presse tenu le 8 janvier dernier, le professeur Mike Moukala Ndoumou président de la branche UOB du Syndicat national des enseignants-chercheurs (SNEC) donnait la condition sine qua non à la reprise des cours.
« Ce n’est qu’en respectant leurs engagements notamment sur le paiement intégral des prestations sans quoi aucune activité n’est susceptible de démarrer à l’UOB », avait-il précisé aux hommes et femmes de médias présents ce jour à l’Université Omar Bongo. Depuis lors les activités n’ont pas repris ou du moins pas au rythme souhaité par le Gouvernement.
La rentrée universitaire 2018-2019 annoncée en grand pompe par le ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique Jean de Dieu Moukagni Iwangou n’a toujours pas eu lieu. Du moins « pas comme on l’entend ». En effet, au sein de cet établissement universitaire les étudiants sont confrontés à une rentrée à deux vitesses. A la Faculté de droit et des sciences économiques (FDSE) les étudiants ne sont qu’en finition de l’année universitaire 2017-2018 tandis que la Faculté des lettres et sciences humaines (FLSH) est en passe de boucler les inscriptions administratives et pédagogiques de l’année en cours.
La hausse des frais de scolarité de l’ordre de 9 000 Fcfa à 35 000, 75 000 et 100 000 Fcfa arrêtés respectivement pour les cycles licence, master et doctorat a été effective en début d’année académique dernière. La manne récoltée serait d’au moins 1,3 milliard de Fcfa selon le dernier communiqué de presse du SNEC-Uob daté du mardi 8 janvier. Mais la désillusion est frappante quand on sillonne les artères de l’Université Omar Bongo au point où l’on en vient à se demander à qui a profité finalement cette manne financière?
La cité universitaire est un champ de maisons inachevées qui servent de repaire aux fumeurs de chanvre habitant les quartiers jouxtant l’UOB. Quant à l’offre de restauration, elle s’est considérablement dégradée après le départ de Sodexo pour des impayés par l’Etat gabonais de près de 10 milliards de Fcfa. A cela s’ajoutent l’éternel chantier de la bibliothèque, les voiries impraticables et la non– couverture en réseau Wi-fi.
Contacté par Gabon Media Time, un des responsables de la branche de l’UOB du Syndicat national des enseignants-chercheurs a annoncé la tenue d’un point de presse au terme de leur assemblée générale de ce jour.