Gabon: le silence inquiétant du ministère de la Santé face à la pénurie de vaccins

Pour assurer une meilleure santé à son enfant, des vaccins doivent lui être administrés selon un programme bien défini par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Mais, depuis quelques mois déjà, les parents sont confrontés à une pénurie de certains vaccins. Une situation sans précédent, susceptible de mettre en danger la santé des enfants qui devrait interpeller le ministère de la Santé dont le silence aujourd’hui est plus qu’inquiétant.
Depuis quelques mois déjà, des enfants ne reçoivent pas leurs vaccins obligatoires contre la fièvre jaune, le tétanos, la rage, la pneumonie, etc. Et pour cause, la rupture de stocks qui sévit dans les pharmacies de Libreville. Impossible de se procurer le Synflorix, le SAT, le Rotarix, le Menactra, Antirabique, le Typhim. Face à cette situation dont ils ignorent les causes réelles, les parents ne savent plus à quel saint se vouer. Pire encore, l’absence de communication officielle de la part du Ministère de la Santé n’est pas pour rassurer les populations.
Interrogé par le quotidien L’Union, un parent n’a pas manqué de dénoncer cette situation. « Depuis le matin, je suis à la recherche du SAT, le vaccin contre le tétanos pour mon fils qui s’est blessé en se cognant la tête sur la table basse du salon. Mais les pharmacies dans lesquelles je me suis rendue sont en rupture de stock » se lamente-t-il.
Une vendeuse affectée à la pharmacie d’avorbam sise à la Commune d’Akanda, interrogée à cet effet a confirmé la rupture des stocks de certains vaccins qui prévaut actuellement dans la capitale gabonaise tout comme à l’intérieur du pays. « Cela fait environ un mois que nous n’avons plus de Rotarix, un vaccin contre la gastro-entérite, et le Synflorix contre la pneumonie dans notre pharmacie. Nous avons passé commande mais ne sommes pas encore livrés. Les autres vaccins sont cependant disponibles » a-t-elle indiqué.
Voulant à tout prix en savoir plus plus sur cette pénurie, notre confrère s’est rapproché de certains dépôts pharmaceutiques. Malheureusement, aucune réponse satisfaisante ne lui a été donnée. « A Pharmagabon et Ubipharm, les seuls fournisseurs internes de toutes les pharmacies publiques et privées du pays, les responsables, occupés à gérer les affaires courantes, n’ont accordé aucun intérêt à la préoccupation des journalistes » a-t-il indiqué. A la Direction du médicament et de la pharmacie qui a pour mission de délivrer des autorisations d’importation de médicament aux dépôts susmentionnés, le quotidien n’a pu obtenir les raisons qui expliquent cette rupture.
Face à cette situation déplorable, il serait plus qu’opportun que le ministère de la santé communique pour non seulement donner les raisons de cette pénurie qui expose les enfants à des maladies graves, mais aussi pour rassurer les populations quant au règlement imminent de cette situation.