C’est le constat que l’on peut faire depuis plusieurs mois déjà. Cette place publique construit en marge des fêtes tournantes sous l’ère Omar Bongo, est occupée depuis le mois de juin par les forces de police nationale sous le regard médusé de nombreux citoyens, qui se questionne sur les raisons réelles d’un tel dispositif.
Occupée par les forces de sécurité et de défense peu avant l’élection présidentielle pour parer à d’éventuelles manifestations, la place de la paix située au Rond-point de la démocratie semble s’être transformée en caserne de fortune pour la police en attendant la construction de vrais logements. Ce constat donne à sourire, mais c’est le triste constat que la population fait depuis des mois.
Une horde d’agents de police est affectée à ce lieu jours et nuits pour le sécuriser, empêchant ainsi des citoyens de prendre place sur les bancs publics installés à cet endroit. Pourtant ouvert au public à l’origine. « Vous ne pouvez pas vous asseoir ici. Seuls les agents sont autorisés à occuper les lieux », indique un policier. Ce propos rapporté par un journal de la place, démontre que ce lieu n’est désormais plus ouvert au citoyen, qui s’y rendait pour passer du temps ou rencontrer des connaissances.
En outre, on peut se demander au-delà de cette occupation outrancière si ces agents sont bien traités par leur hiérarchie. A cette question, l’explication donnée par un agent nous édifie, alors qu’on lui faisait constater la présence d’une femme sur le lieu, qui d’après lui était désormais interdit au public, celui-ci révèle au journaliste que « C’est la femme d’un policier, elle est venu apporter de la nourriture à son mari ». Une réponse qui au demeurant est sans équivoque, en plus d’avoir élu domicile au Rond-point de la démocratie, les agents des forces de sécurité qui y sont pour assurer la garde de ce lieu, sont quasiment laissés pour compte par l’état-major de la police, qui ne prévoit pas de ration conséquente, si ce n’est quelques sacs de pain accompagnés de boîtes de sardines.
Autres sujet qui pourrait susciter des questionnement dans l’opinion, au-delà de la difficulté qu’éprouve ces hommes à se nourrir, obligeant leur famille à leur apporter de temps en temps des repas consistants, on se demande ou ces derniers font-il leurs besoins.
Cette question vaut son pesant d’or, déjà avant même l’occupation des lieux par la police et la gendarmerie, il était possible de constater que l’odeur pestilentielle qui se dégageait des lieux laissait penser qu’ils étaient transformés en toilette à ciel ouvert. Et plus précisément au niveau des ouvertures du monument artistique construit à cet endroit. Pis, avec l’occupation massive des nouveaux locataires des lieux, on peut facilement imaginer ce qu’il en est désormais.
Voilà à quoi se résume malheureusement le constat dans ce lieu public, prisé par des populations qui manquent déjà d’endroit récréatif dans cette grande ville qu’est Libreville.
Tout un symbole : le Rond-Point de la démocratie occupé par des hommes armés… N’avait-on pas évoqué la présence de charniers à la Cité de la Démocratie voisine ?