Gabon : le groupe des négociateurs africains sur le climat prêt à défendre sa position lors de la COP26

Le groupe des négociateurs africains (GNA) sur le climat s’est réuni du dimanche 1er au mardi 3 Mars 2020 à la Baie des tortues. Il était question lors de cette rencontre d’échanger sur l’établissement d’une feuille de route unique devant gouverner la politique climat du continent africain lors de la Conférence des Parties à la convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP 26) qui aura lieu à Glasgow en Ecosse en novembre prochain .
Ces échanges axés sur 18 thématiques et marqués par la présence du Chef négociateur climat du Royaume-Uni Archie Young, ont permis aux experts venus de plusieurs pays du continent d’exiger, entre autres, un reporting financier précis de la part des pays développés, d’accélérer la réparation des pays sinistrés à savoir le Mozambique et le Malawi. Cette rencontre avait pour objectif de définir une démarche commune pour défendre valablement le continent très souvent marginalisé lors des sommets internationaux sur le climat.
Une volonté manifeste de tourner la page à l’épisode de Madrid.« L’Afrique est sortie de la COP 25 avec un sentiment de déception. C’est pourquoi, il était plus qu’indispensable que l’Afrique s’unit via un réseau d’experts mais aussi que tous les pays africains élaborent des stratégies à long terme secteur par secteur aussi désagrégés soient-ils, afin d’atteindre les 1,5 °C de baisse de la température », a déclaré le secrétaire permanent du Conseil national climat, par ailleurs président du AGN, Tanguy Gahouma-Bekale.
Pour sa part, Archie Young le Chef des négociateurs du Royaume-Uni lors de la COP 26 qui aura lieu à Glasgow en Ecosse, a reconnu la pertinence de ces assises de Libreville tout en indiquant avoir retenu les doléances du AGN. « Il était très important pour nous d’être au Gabon pour entendre les perspectives de la partie africaine surtout à l’heure où la COP 26 va montrer au monde que la lutte contre le réchauffement climatique est un combat universel. A la fin de ces travaux, je suis rassuré d’avoir vu se créer une seule voix qui va défendre l’Afrique, comprendre ses intérêts communs exprimés », a-t-il indiqué.
Rebondissant sur la question de la réparation des préjudices dus au réchauffement climatique Archie Young s’est montré optimiste, tout en espérant que les chefs d’Etat et de gouvernement suivront les recommandations des experts. « Il y a le fonds d’assistance humanitaire et climatique qui est à pieds d’oeuvre pour soutenir le Mozambique et le Malawi. Mais nous espérons que les gouvernements vont s’impliquer pour soutenir l’action de la COP »,a-t-il conclu.

Par la suite Tanguy Gahouma-Bekale n’a pas caché sa satisfaction sur le déroulement des travaux et présenté quelques axes phares de cette feuille de route qui guidera l’action climat de l’Afrique. « Nous avons pu asseoir nos positions et fédérer nos attentes. Les 18 thématiques abordées ont permis de faire le tour de la question. Et en termes de décisions on a entre autres exigé un reporting financier qui distingue l’aide du prêt. Non sans demander l’accélération du processus de réparation pour les pays sinistrés qui ne sont pas responsables de ces effets climatiques »,a-t-il conclu.
Un sentiment de travail bien accompli partagé par Fatou Ndeye Gaye consultante indépendante pour le compte de la Gambie qui a indiqué que « la déception de Madrid nous obligeait à revoir notre manière de faire pour aller en Novembre à Glasgow exprimer notre position ». Une première assise qui devrait permettre à l’Afrique d’affûter ses armes lors de la tenue des sommets internationaux sur la question climat dont la rencontre de Bonn en Allemagne en juin. Et ce, en prélude à la COP 26 qui marquera le tournant vers la rencontre de Paris 2021 qui imposera la priorité climat à tous les pays du monde.