Gabon : le gouvernement promet la rétrocession de la gestion des déchets aux collectivités locales

Cette annonce a été faite par le Chef du gouvernement à l’occasion de son discours de politique générale devant la chambre basse du parlement afin de solliciter d’elle qu’elle lui accorde à nouveau sa confiance pour le renouvellement d’une politique qu’il a lui même reconnue comme étant un échec. Au nombre des décisions prises, lesquelles lui permettraient d’obtenir à nouveau, l’assentiment des députés, il y a celle visant à transférer la gestion des déchets aux collectivités locales.
La gestion des déchets en République gabonaise, nonobstant la volonté de se vautrer dans le déni, risque dans les prochains mois de se transformer en un véritable problème de santé publique. Tant les rues de notre capitale et même des villes de l’intérieur du pays, sont envahies de montagnes d’ordures dans lesquelles prolifèrent et germent bactéries et autres parasites qui, très souvent sont à l’origine des maladies des riverains, contraints par l’inaction du gouvernement, de côtoyer ces déchets.
Pourtant les initiatives ont été récemment prises, afin de trouver des solutions efficaces à ce problème sociétal. Le 23 mai 2018, l’ex Directeur de cabinet du président de la République, Brice Laccruche Alihanga, actuellement écroué à Sans Famille dans le cadre de l’opération Scorpion, avait visité la décharge de Mindoubé en compagnie des directeurs généraux d’Averda, d’Agli et de Clean Africa, entreprises en charge de la collecte des ordures ménagères dans la capitale et sa périphérie. L’objet, la mise en place d’un plan d’action global en vue de résoudre de façon durable le problème de gestion des déchets par la construction entre autres, d’un nouveau site dédié à l’implantation d’une décharge aux normes et un dispositif de valorisation des déchets effectif. Des résultats à ce jour toujours invisibles pour les populations.
Le Premier ministre, chef du gouvernement, Julien Nkoghe a encore, par le biais de son discours de politique générale fait la promotion d’un mécanisme qu’il juge plus efficace pour le traitement des ordures. Le numéro 2 gabonais a ainsi annoncé pour la gestion des déchets dans la capitale « une dotation de 10 milliards de francs CFA » avec pour objectif « conformément à la loi sur la décentralisation, de rétrocéder en 2020 aux collectivités locales, la gestion des déchets avec l’appui technique et financier de l’Etat ». Pour ce faire, chaque collectivité locale devra élaborer « un plan opérationnel de gestion de déchets qui fera l’objet d’un contrôle strict par les organes compétents » a–t-il précisé. En espérant cette fois que cette solution soit plus efficiente et plus pragmatique que toutes celles qui l’ont précédée.