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Gabon : le gouvernement en quête de près de 50 milliards de FCFA

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Le 27 novembre 2024, le Trésor public gabonais a lancé une opération de levée de fonds sur le marché financier de la CEMAC, avec l’objectif de mobiliser entre 39 et 46,5 milliards de FCFA. Cette initiative comprend quatre opérations distinctes : une émission de bons du Trésor assimilables (BTA) pour un montant de 14 milliards de FCFA à 26 semaines, et trois émissions d’obligations du Trésor assimilables (OTA) d’une valeur allant de 25 à 32,5 milliards de FCFA. Ces titres auront une maturité de 3 à 5 ans, avec des taux d’intérêt variant entre 5,75% et 6,5%.

Cette opération intervient dans un contexte économique marqué par une pression croissante sur les finances publiques gabonaises. Le pays est confronté à des déficits budgétaires importants et à une accumulation d’arriérés, ce qui rend difficile la gestion de ses finances sans recourir à des emprunts sur le marché financier régional. Cependant, la situation a été compliquée par les exigences récentes de la COBAC, qui impose des critères stricts de fonds propres pour les banques investissant dans la dette publique des États membres de la CEMAC. Ces mesures pourraient réduire la capacité des institutions financières à soutenir de telles émissions.

Les taux d’intérêt proposés pour ces emprunts, compris entre 5,75% et 6,5%, sont relativement attractifs dans le contexte actuel, mais la capacité de remboursement du Gabon, déjà fragilisée par des dettes accumulées et des dépenses publiques croissantes, est une question centrale. Le pays devra donc gérer avec prudence ses obligations de paiement pour éviter d’aggraver sa situation financière, d’autant plus que la COBAC exige désormais des banques qu’elles augmentent leurs fonds propres pour couvrir les risques liés à l’acquisition de ces titres.

Le gouvernement sous pression 

Les résultats de cette levée de fonds, encore non publiés, seront scrutés de près, notamment par les investisseurs qui suivent de près l’évolution de la situation économique de la région. L’objectif est de financer, entre autres, des projets d’infrastructures et d’autres initiatives économiques. Cependant, les faibles marges de manœuvre du Gabon et les incertitudes économiques liées à la gestion de la dette publique rendent cette opération à la fois risquée et décisive pour l’avenir économique du pays.

Si la levée de fonds réussit, elle pourrait offrir un soulagement temporaire au Gabon. Toutefois, pour éviter une répétition de cette dépendance à l’emprunt, des réformes structurelles en matière de gouvernance et de gestion budgétaire doivent être engagées rapidement pour assurer la viabilité à long terme des finances publiques et maintenir la confiance des investisseurs dans la dette gabonaise.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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