Un an puis s’en va. Nommé en octobre 2017 à la tête de la direction générale de la dette, Hugues Mbadinga Madiya aura pendant un peu plus d’un an, tenté en vain de redresser la barre. Éjecté à l’issue du conseil des ministres de ce mardi 26 février, il laisse derrière lui une dette qui aura augmenté de plus de 1300 milliards de Fcfa au cours de son passage.
Évaluée à plus de 4110,4 milliards de Fcfa au moment de sa nomination en octobre 2017, la dette publique gabonaise est aujourd’hui évaluée à plus de 5300 milliards de Fcfa. Celui qui indiquait au moment de sa nomination que « La Dette est un axe important dans le développement du pays », n’aura donc pas su contenir sa hausse constante.
En effet, bien que le contexte économique ait été plutôt délicat, les décisions prises sous la direction de Hugues Mbadinga Madiya pour juguler la croissance de la dette n’ont pas toujours fait l’unanimité. Entre emprunts répétés sur les marchés financiers régionaux, titrisation systématique de la dette, emprunts d’équilibre, les décisions prises par ce dernier ont contribué à faire passer la note du Gabon de B3 à Caa1 par l’agence de notation Moody’s en juillet dernier.
Étant un service public central, la DGD a pour vocation principale de « définir une stratégie à long terme de gestion de la dette, de procéder à la recherche de financement aux plans intérieur et extérieur au meilleur coût, de gérer le portefeuille de la Dette en évitant au maximum les risques et de manière à garantir la qualité de la signature de l’Etat ». Or, on retiendra surtout des « dérapages budgétaires substantiels et des progrès lents sur les réformes structurelles » souligné par le FMI en juin 2018 dans son rapport.
Censé amortir le poids de la dette pour les générations futures, la DGD n’a jusque– là pas su éviter une hausse inconsidérée, qui se traduit par un montant correspondant à 60% du PIB. Emmanuel Berre nouveau directeur général de la dette aura donc fort à faire, tant le contexte socio-économique est délicat et, l’urgence au rendez-vous.