Gabon: guerre larvée entre Guy Christian Mavioga et Pono Opape pour Pizolub

Des salves et des invectives à n’en plus finir. C’est le spectacle désolant et particulièrement avilissant auquel se livrent outrancièrement les deux derniers dirigeants de la société gabonaise de Pizo et de Formulation des lubrifiants ( Pizolub) Guy Christian Mavioga actuel directeur général et Pono Opapé son prédécesseur. Les deux, presse interposée, s’accusent mutuellement et dénigrent par la même, le travail l’un de l’autre, non sans verser dans un brin d’avanie et de persiflage.
Certaines situations ont souvent pour effet de révéler et faire ressurgir les inimitiés latentes entre rivaux politiques à la rancune à fleur de peau et aux ressentiments lancinants. C’est cette configuration qui semble préfigurer dans cette guerre déclarée entre Guy Christian Mavioga et l’un des dirigeants du parti cher à Séraphin Ndaot Joel Pono Opapé.
Le dernier cité, ancien directeur général de Pizolub comme nous le rapporte l’hebdomadaire la Loupe, s’est fendu d’une déclaration en réponse à une supposée attaque de directeur actuel lequel l’aurait accusé de vouloir saboter son ambition de produire 800 tonnes de lubrifiant en 2019. Réponse de Pono Opapé « Dès ma nomination à la tête de Pizolub, j’ai commandité un diagnostic stratégique et financier qui m’a permis d’avoir un état des lieux chiffré à partir duquel j’ai redressé et stabilisé financièrement l’entreprise.Tous les Gabonais savent que j’ai laissé dans les comptes bancaires de Pizolub plus de 7000 millions de fcfa et que le portefeuille client s’élevait à plus de 500 milliards ».
Valorisant son bilan, il a ajouté en précisant « J’ai remis à mon successeur le projet de déploiement stratégique d’un montant de deux milliards de Fcfa qui permettrait le renforcement de la position de Pizolub et la création 5000 emplois directs et 1500 indirects en 2020 » avant de charger son successeur qu’il accuse d’avoir sabordé le fonctionnement de la structure et ralenti la livraison des produits qui pourtant étaient d’une importance capitale. Morceau choisi « Malgré l’intérêt vif des bailleurs qui sollicitaient la présence du consultant international, Mavioga a empêché ce dernier de se rendre à Ryad pour le fundraising et financer la renaissance économique de Port-gentil ».
Offensif, il révèle ensuite que l’actuel directeur « a commandé et réceptionné un tanker de 3 tonnes et 51 flexi conteneurs de 1009 tonnes soit un total de 4209 tonnes d’huile de base. Malheureusement il n’a commandé que 3 conteneurs de 60 tonnes d’additifs qui n’arriveront qu’en décembre, alors que conformément à la loi des ménages, il lui fallait minimum 1200 tonnes pour utiliser l’huile de base en stock ».
Sans surprise, Guy Christian Mavioga ne s’est pas fait prier pour contre attaquer et faire tomber le masque de la conscience professionnelle brandi par Pono Opapé en le mettant face à ses propres prétentions « Que vaut un avoir de 700 millions de fcfa dans une entreprise industrielle qui croule sous une dette de abyssale de plus de 9 milliards de Fcfa ? ». Comme pour déconstruire les argumentations de son prédécesseur qui se vantait d’avoir laissé les comptes de Pizolub exécendaitres. Dans le même esprit, il répondu aux attaques en dénonçant une « cabale médiatique contre le directeur général de la Pizolub et le personnel de cette entreprise. La direction générale ne se reconnaît pas dans les inepties et les élucubrations de tout genre visant à perturber la marche en avant de la société par des individus en perte de vitesse et en quête de médiatisation ».
Dans une dernière salve, Guy christian mavioga n’y est pas allé de main morte en s’adressant directeur à son pourfendeur « À monsieur Joël Opapé, à défaut d’avoir honte, ayez la force de vous taire quand votre intellect refuse de comprendre que, désormais, les actes valent plus que les paroles et que Pizolub brillera de mille feux. Vous parlez d’un soi-disant bilan positif avec à la clé un milliard supposé dans les comptes lors de votre départ, mais qu’en est-il des dettes à hauteur de plusieurs milliards que vous avez laissées ? Vous êtes sans doute rongé par la rancoeur et la honte, impuissant et faible à la reconnaissance d’une entreprise que vous avez plombée ».
Une réprobation à peine voilée qui fait transpirer l’animosité et le peu de considération envers son prédécesseur dont il pointe l’incompétence au moment où Pizolub sous sa direction, vient d’obtenir la certification pour son entreprise, une première pour une société gabonaise depuis 40 ans. Un acquis dont peut fièrement se prévaloir l’actuel directeur général contre son rival Pono Opapé.