Gabon : 13 milles fausses cartes de transporteurs potentiellement en circulation
L’Inspecteur des services du ministère des Transports, Léandre Ntsagui, qu’accompagnait l’Inspecteur général des services, le Colonel Mouenzi-Mouenzi a tenu un point de presse ce 03 décembre au cours duquel il a tiré la sonnette d’alarme sur la délivrance de cartes professionnelles de transporteurs par certains syndicats, dont il s’est bien gardé de donner des noms. Rappelant au passage la réglementation en vigueur en matière de procédure d’obtention de la carte professionnelle de conducteur de taxi.
La sortie de l’Inspecteur des services n’est sans doute pas sans lien avec celle d’Albert Bernard Bongo Essono, président de la Fédération gabonaise des syndicats des transporteurs et assimilés. Lequel a entrepris depuis près de 6 mois, une démarche d’enrôlement de gabonais sur l’étendue du territoire, dans l’optique de dispenser des formations pour le métier de conducteur de taxi, avec comme objectif la délivrance de la carte de transporteur. Une démarche qui n’est visiblement pas du goût de l’Inspection des services pour qui, « il s’agit d’un abus de confiance ».
La carte de transporteur, une obtention bien encadrée
« Les cartes professionnelles de transporteurs sont régies par le décret 95 et il existe une commission spéciale présidée par le ministre des transports », a indiqué Léandre Ntsagui, soulignant au passage que c’est cette commission qui donne à Loïc Ndinga Moudouma et à lui seul, sous réserve d’une délégation, la légitimité de signer des cartes professionnelles de transporteurs. Or selon ce dernier, « un certain nombre de cartes ont été délivrées par des syndicats », assure-t-il avant de s’interroger « Ces personnes qui ont délivré ces cartes disposent-elles d’une délégation de service public ? d’une convention de concession ? d’un droit de délivrer des cartes à des individus ? ont-t-ils un droit de procéder au recensement des individus pour leur promettre des cartes professionnelles de conducteurs de taxis ? ».
Autant de questions restées sans réponses. Pour sa part, le ministère des Transports a d’ores et déjà prévenu que ces personnes qui affirment avoir déjà enrôlé plus de 13 000 personnes à travers le pays, n’ont reçu aucun quitus pour agir en son nom. « Le ministère des transports n’a jamais délivré des autorisations donnant quitus à ces personnes de dispenser des formations à des futurs conducteurs de taxis. Nous travaillons avec des centres agréés », a déclaré l’Inspecteur des services avant de mettre en garde ces nombreux gabonais qui se sont rués vers ces syndicats. « Ces 13 milles personnes qui se sont faites recenser se sont-elles seulement assurées que l’individu qui recense dispose bien d’une convention avec le ministère des transports, en lien avec le projet un gabonais un taxi ? ». Si Léandre Ntsagui a qualifié cela « d’abus de confiance », il a d’ores et déjà indiqué qu’il convoquerait prochainement ces personnes « nous allons au plus vite convoquer ces personnes pour leur demander en quelle qualité elles parlent au nom du ministère des transports », a-t-il indiqué, tout en appelant les gabonais à se prémunir de toute manipulation.