Fonction publique: les agents grévistes dénoncent «21 mois de dialogue infructueux»

C’est ce lundi 12 octobre que le Syndicat des agents de la Fonction publique (Synafopra) a décidé d’entrer en grève générale illimitée. Selon Régis Malembe, président dudit syndicat, cette levée de boucliers est consécutive à « 21 mois de dialogue infructueux » sous Madeleine Berre. Et ce, alors que les conditions de travail se détériorent davantage et que les recommandations du forum d’Akanda n’ont jamais été mises en application.
C’est à la suite du préavis de grève lancé le 26 septembre dernier que le Syndicat des agents de la Fonction publique (Synafopra) a, face au silence de sa ministre, lancé ce lundi 12 octobre 2020 une grève générale illimitée. À cet effet, les agents ont simplement déserté leurs bureaux pour investir la devanture de leur ministère en guise de contestation collective. « Nous sommes dehors parce qu’il y a péril en la demeure. Nous somme donc en mouvement de grève générale illimitée. Il faut rappeler que nous avons lancé un préavis depuis le 26 septembre dernier.», a déclaré Régis Malembe, président du Synafopra.
Concernant les principaux griefs faits à l’encontre de Madeleine Berre, le leader syndical a indiqué que « les revendications sont de plusieurs ordres. Tout d’abord l’amélioration de nos conditions de travail. Nous n’avons pas le matériel adéquat pour mener à bien nos missions. Il y a également le statut de l’agent de la Fonction publique. Nous sommes le gestionnaire de toute la ressource humaine de l’État. Une revendication portée depuis des années mais dont aucune suite n’a été donnée. […] Nous souhaitons que ce statut soit pris en compte soit par une prime soit une bonification », a déclaré Régis Malembe.
En outre, les agents ont révélé que leur décision de cessation concertée d’activités est tributaire d’une négligence flagrante de la part des autorités et ce, malgré les négociations entamées depuis la nomination de Madeleine Berre au poste de ministre de la Fonction publique. « Comprenez que c’est un véritable problème. Nous sommes allés au forum d’Akanda. Nous avons participé aux différentes commissions sur la définition des 144 recommandations qui en ont découlé. Aujourd’hui nous demandons l’application de ces recommandations. Depuis 21 mois nous ne faisons que des dialogues infructueux », a conclu le président du Synafopra.
Dans l’optique de recueillir la version de la ministre de la Fonction publique, principale cible des grévistes, Gabon Media Time s’est rapproché de son cabinet. Lequel a tout juste annoncé qu’une communication sera faite prochainement, sans avancer de date. Pour l’heure, ce sont des milliers de Gabonais, en instance de régularisation de leurs situations administratives et financières, qui sont victimes de ce bras de fer qui pourrait durer longtemps si rien n’est fait.