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Exonérations fiscales: quel impact pour les entreprises au Gabon?

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Lors d’une récente visite à la Zone Économique à Régime spécial de Nkok, une délégation du Fonds monétaire international (FMI) a pointé du doigt les exonérations fiscales accordées aux entreprises présentes dans cette zone franche. Ainsi, avec près de 160 milliards de FCFA d’exonérations entre 2016 et 2017, c’est l’équivalent d’¼ des recettes pétrolières qui ont été accordés à ces entreprises installées au Gabon. Mais ces exonérations sont elles réellement profitables? Explications. 

Déjà évoquée à Paris le 8 octobre 2018 dans le cadre de la réunion des ministres des Finances de la zone franc avec les représentants de l’État français, de la Banque des États d’Afrique centrale (BEAC) et le président du comité ministériel de l’Union monétaire d’Afrique centrale (UMAC), la question des exonérations fiscales accordées aux entreprises installées au Gabon et plus précisément dans les zones franches, a récemment refait surface après la visite d’une délégation du Fonds monétaire international (FMI) à Nkok. 

En effet, en 2018 déjà, cette question avait provoqué un débat entre les pro et les anti exonérations. Ces derniers soutenant que la suppression des exonérations et autres avantages fiscaux accordés à certaines entreprises au Cameroun, en Centrafrique, au Congo, au Gabon, en Guinée équatoriale et au Tchad, devrait permettre d’accroître mécaniquement les recettes. Mais dans les faits, quelle valeure ajoutée apportent ces dépenses fiscales à un État comme le Gabon?

C’est la grande question. Même si elle semble rédhibitoire, elle est plus que jamais d’actualité puisque le pays est engagé dans un processus de développement de ses infrastructures et de diversification de son Économie. Avec près 156,59 milliards de FCFA d’exonérations entre 2016 et 2017 seulement, c’est l’équivalent d’un ¼ des recettes pétrolières qui  sont dépensés en moyenne pour des résultats mitigés d’un point de vue socio économique. 

Si d’un point de vue stratégique, elles permettent d’attirer des investisseurs, d’un point de vue social donc, elles créent une forme de frustration, puisque l’État disposant de ressources limitées, accentue cette pression sur les ménages créant un climat de « risque social élevé » souligné récemment par la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface). En outre, avec très peu d’entreprises soucieuses de leur responsabilité sociétale, cette question est au centre des débats. 

Néanmoins, l’entrée de Gabon Spécial Economic Zone (Gsez) dans le top 500 des entreprises africaines, amène à faire preuve de retenue puisqu’aujourd’hui, Olam est le premier investisseur et le premier employeur privé du pays. A charge donc au gouvernement de développer des mécanismes permettant d’attirer des investisseurs, sans compromettre la collecte des recettes fiscales. 

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Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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