Dr. Akinwumi A. Adesina : « L’Afrique n’est pas si risquée »
Lors de l’ouverture des Market Days de l’Africa Investment Forum (AIF) 2024 à Rabat, le Dr. Akinwumi A. Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), a fait une déclaration forte : « L’Afrique n’est pas si risquée ». Appuyant ses propos sur des données solides, il a affirmé que les taux de défaut sur les projets d’infrastructures en Afrique sont les plus bas au monde, sur une période de 14 ans, selon une étude de Moody’s Analytics.
Cette déclaration du président du Groupe de la Banque africaine de développement vise à démystifier les idées reçues sur le risque d’investissement en Afrique, souvent perçue à tort comme un environnement financier instable. « Fiez-vous aux données », a-t-il martelé avant de préciser : « Les taux de défaut étaient de 1,9 % pour l’Afrique, 6,6 % pour l’Amérique du Nord, 10,1 % pour l’Amérique latine, 12,4 % pour l’Europe de l’Est, 4,6 % pour l’Europe occidentale et l’Asie ». Pour lui, ces fausses perceptions freinent l’ampleur des investissements nécessaires pour transformer le continent.
L’Afrique, un continent plein de promesses
Le discours de Dr. Adesina s’est également concentré sur les opportunités massives qu’offre l’Afrique. Avec une population projetée à 2,4 milliards d’ici 2050, le continent deviendra un marché clé pour les biens de consommation, les services numériques et les infrastructures. « La demande en infrastructures atteint au moins 170 milliards de dollars par an », a-t-il souligné. De plus, des secteurs comme l’énergie verte et les minéraux critiques nécessaires pour la transition énergétique mondiale offrent des opportunités uniques.
Dans son discours inaugural, il a cité en exemple l’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique, une initiative soutenue par le G7, visant à mobiliser 10 milliards de dollars pour des projets d’infrastructure durable. Ces initiatives témoignent de l’engagement du continent à attirer des capitaux privés et à devenir un acteur clé de l’économie mondiale.
AIF, une plateforme pour concrétiser les projets
Dr. Adesina a également rappelé que l’AIF n’est pas seulement une vitrine, mais une plateforme transactionnelle active. « En cinq éditions, nous avons mobilisé 180 milliards de dollars d’intérêts d’investissement et conclu des transactions d’une valeur de 30 milliards », a-t-il précisé. L’édition 2024 vise à dépasser ces chiffres, avec 41 salles de transactions dédiées à des projets prêts à être finalisés.
Le message central de Dr. Adesina est clair : l’Afrique n’est pas seulement une destination d’investissement viable, mais un levier essentiel pour répondre aux défis mondiaux. « L’Afrique est bancable », a-t-il martelé, appelant les investisseurs internationaux à saisir les opportunités qu’offre le continent, en s’appuyant sur des données et des projets concrets plutôt que sur des perceptions biaisées.