Douanes : les grévistes menacés d’arrestation
La grève générale observée par l’ensemble des syndicats des douanes semble prendre une tournure répressive inquiétante. En effet, le gouvernement a décidé de recourir à la police afin de ramener la sérénité par la force dans les opérations de douane au sein du port d’Owendo où se tiennent les piquets de grève des agents grévistes.
C’est par le biais d’un compte rendu de piquet de grève des agents des douanes, daté du 20 mai 2017, qu’ils ont annoncé avoir reçu la visite inopinée «du directeur de cabinet du ministre de l’Economie, Emmanuel Eyeghe Nze, qu’accompagnait, le conseiller des douanes Nzaou, la directrice général adjointe chargée des services techniques, Nelly Pither, le directeur régional par intérim Okongo Raymond», avec une horde d’agents des forces de police nationale. L’objet de cette descente était semble-t-il de démanteler le regroupement des agents grévistes.
Ainsi, disant agir sur instruction du gouvernement et d’Ali Bongo, les émissaires ont décliné les décisions prises en Conseil de ministre, indiquant que «le Chef de l’Etat aurait demandé au gouvernement de requérir aux forces de l’ordre, afin de rétablir l’ordre public troublé soit disant par le piquet de grève mis en place», sans toutefois apporté des éléments constitutifs du trouble à l’ordre public dont se seraient rendu coupable les agents des douanes grévistes.
Dans le document émanant de l’intersyndicale des douanes il est souligné également que le directeur de cabinet du ministre de l’Economie, Emmanuel Eyeghe Nze, a affirmé que «les partenaires sociaux de douane ne fixent pas les priorités du gouvernement», ajoutant en guise d’avertissement que «tout refus par la STCG d’assurer la sortie des conteneurs rendrait cette société complice de la grève des agents des douanes».
Autres faits rapportés dans ce compte rendu, le conseiller des douanes «Nzaou a insisté sur les directives du Chef de l’Etat qui aurait insisté sur la nécessité de procéder à l’incarcération des membres de l’intersyndicale».
Cette descente du directeur de cabinet du ministre de l’Economie, Régis Immongault semble très surprenante, car les membres de l’intersyndicale avaient été reçus par le ministre de la Fonction publique afin «d’examiner les voies de sorties de crises».