Dans la droite ligne des dénonciations faites par plusieurs acteurs politiques du pays, la diaspora gabonaise s’est retrouvée ce jeudi 27 décembre devant l’ambassade du Royaume chérifien en France. Il était question lors de ce rassemblement spontané de dénoncer non seulement l’ingérence de ce pays du Maghreb dans les affaires du Gabon, depuis l’annonce de la dégradation de l’état de santé du Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, mais aussi le rôle ambiguë de l’hexagone dans le déroulement de cet événement qui plonge le pays dans l’incertitude.
C’est plusieurs citoyens gabonais qui se sont retrouvés ce jeudi tout d’abord devant le siège de Royal Air Maroc puis à l’ambassade du Royaume chérifien en France. L’objectif était de mettre la pression sur les autorités marocaines qui selon la diaspora sont de connivence « avec certaines autorités gabonaises pour perpétrer un coup d’Etat institutionnel ». Cette action qui se veut être le lancement d’une série d’autres se poursuivra selon les organisateurs dans les jours et semaines à venir.
Pour Michel Ongoundou Loundah, cette manifestation se justifie dans le sens où « le Maroc se comporte comme si le Gabon était devenu une colonie marocaine ». Il a relevé toutefois que la position adoptée par le Royaume chérifien ne pouvait se faire sans l’aval de la France. « Cette dernière n’a pas de politique africaine sous traite désormais sa politique à travers des pays comme le Maroc. Ce que nous dénonçons c’est que ce pays dit frère est en train de vouloir faire du Gabon un Etat mafieux, où ils pourront blanchir l’argent ou ils pourront se livrer à le pillage des richesses », a-t-il souligné.
Il a expliqué par la suite que par l’organisation de ces actions, il est question pour la diaspora gabonaise « d’interpeller l’opinion marocaine mais aussi française. Parce que en réalité la France était totalement hypocrite quand elle s’insurge contre l’afflux des migrants mais en même temps elle alimente cet afflux de migrants quand elle soutient les régimes dictatoriaux qui poussent les jeunes à fuir leurs pays », a martelé le leader de l’opposition.
Présent lors de cette manifestation devant l’ambassade du Maroc, l’activiste Marceau Malekou a indiqué que la diaspora poursuit son combat pour l’alternance au Gabon et a tenu lui également à dénoncer le rôle ambigu du souverain marocain depuis la dégradation de l’état de santé d’Ali Bongo. « Nous savons qu’il n’a plus les capacités physiques et morales de gérer notre pays, déjà qu’il n’avait pas la légitimité en plus le sort a fait qu’il a été frappé par un AVC et aujourd’hui il est protégé par Mohammed VI et tout son entourage pour se maintenir au pouvoir et ne pas respecter la Constitution. C’est ce qui nous amène à mettre la pression sur le Maroc et faire savoir à l’opinion publique française le rôle machiavélique que joue le roi marocain au Gabon », a-t-il martelé.