Invité du journal Afrique de TV5, Maître Emmanuel Altit, avocat de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine et principal opposant d’Ali Bongo Ondimba, est revenu sur le dossier en examen au bureau du procureur général de la Cour pénale internationale.
D’abord, sur les conditions de travail avec l’opposition, l’avocat international, représentant Jean Ping auprès de la CPI, évoque les difficultés qu’il rencontre pour mener à bien sa mission, « les opposants sont surveillés, pourchassés, arrêtés, brutalisés, et parfois bien pis…il est donc difficile de travailler dans les conditions normale, néanmoins en prenant des précaution extrêmement importante, compte tenu de la situation, compte tenu du caractère violent du régime, de son côté dictatorial, nous parvenons à travailler sérieusement » affirme-t-il d’entrée de jeux. Il rappelle d’ailleurs que cette enquête ne se limitera pas seulement aux événements de la crise post-électorale dernière, mais elle s’intéressera aussi au crime commis depuis 2009.
Par ailleurs, concernant la plainte introduite par le gouvernement gabonais auprès de la CPI, Emmanuel Altit relève que « parce que nous enquêtions, et nous enquêtions depuis le début, parce que les autorités gabonaise savent exactement le risque qu’elles couraient, alors elles se sont dit, on va combattre le feu par le feu, on va à notre tour déposer plainte », l’homme de droit poursuit en expliquant le mode de saisine de la CPI. Pour lui, les autorités gabonaises « n’ont pas compris qu’on ne déposait pas plainte à la Cour Pénale international et ce qu’elles croyaient être une plainte contre Jean Ping est en réalité ce qu’on appelle dans notre jargon une situation qu’elles réfèrent au procureur », ajoutant que l’acte posé par le pouvoir gabonais n’est pas une plainte, précisant qu’il s’agit « simplement un cadre juridique dans lequel le procureur de la Cour Pénale internationale peut mener désormais un examen préliminaire ».
Abordant la question sur le sérieux de la plainte introduite par le gouvernement, Maître Emmanuel Altit précise « vous avez d’un côté un effet d’annonce, ce sont les autorités gabonaise qui ont cru que ça suffisait pour faire oublier leurs turpitudes et les crimes commis, et j’insiste, le fait que dans nos enquêtes nous allons pointer, et nous pointons les responsabilités des uns et des autres ».
Enfin concernant la possibilité que l’examen préliminaire aboutisse à une enquête, il confie « nous construisons un dossier, et c’est ce dossier sera utilisé par le procureur, ensuite il sera libre de transformé cette enquête préliminaire qui comprendra notre dossier, et c’est ça le point important parce que les autorités gabonaise ne lui ont pas donnés de dossier et se sont contentés de lui dire il faut que vous vous intéressiez, ils ne lui ont pas donné de dossier.», « nous le donnerons au fur et à mesure que nous aurons des éléments suffisamment important pour impliquer les responsables et démontrer la réalité des crimes contre l’humanité » conclut-il.