Créée en 2003 la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI) a toujours fait les frais de vives critiques, notamment pour son silence sur les affaires de détournements de fonds publics. Les choses semble enfin bouger car l’organe dirigé par Dieudonné Odounga Awassi vient de publier un communiqué dans lequel elle affirme que plus de la moitié du budget de l’Etat aurait été détourné entre 2006 et 2012, nous rapporte Africapostnews.
En effet, dans un communiqué rendu public ce 24 mars, la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite, évoque le détournement massif des budgets nationaux en seulement 7 ans. Ainsi, «entre 2006 et 2012, plus de la moitié du budget a disparu dans la nature, lequel s’élevait en 2012 à environ milliards de Fcfa» souligne le communiqué de la CNLCEI.
L’organe précise que le système de captage de ces fonds publics a été mis en place par des personnalités et des entreprises, permettant ainsi la disparition des centaines de milliards sans être inquiétées par la justice. De 2006 à 2012, l’Etat gabonais a engrangé près de 12 740 milliards de Fcfa de recette budgétaire, une grande partie donc de ces recettes a été détournée au détriment de l’intérêt national, relève Africapostnews.
Au delà des faits de détournement, la commission dirigé par le magistrat, Dieudonné Odounga Awassi, révèle également un système de surfacturation qui aurait profité non seulement à des agents de l’Etat, mais aussi aux opérateurs privés et hommes politiques. «600 milliards ont été frauduleusement payés aux fournisseurs de l’Etat» indique la CNLCEI.
Par ailleurs, on note que entre le 31 janvier et le 8 février 2017, la commission a travaillé sur 7 dossiers liés à des présumés détournements de fonds publics. Elle a transmis au procureur de la République 4 dossiers de personnalités soupçonnées d’enrichissement illicite. Il reviendra donc à ce dernier de déclencher l’action publique. Le communiqué précise que dans les différents dossiers traités on trouve aussi bien des personnes physiques que des personnes morales.
Enfin, la CNLCEI dans son communiqué interpelle le procureur sur l’obligation de diligenter des enquêtes approfondies sur les dossiers qui lui ont été transmis. En effet, l’article 36 de la loi n° 003/2003 du 07 mai 2003 portant création, organisation et fonctionnement de la CNLCEI dispose que : «Lorsque les faits lui paraissent de nature à justifier l’application de sanctions pénales, la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite adresse le dossier au procureur de la République. Le procureur de la République ne peut classer l’affaire sans suite que lorsque les faits poursuivis sont manifestement inexistants, prescrits ou amnistiés (…)».