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CEMAC : les banques de la région sous pression face aux critères de convergence

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Les autorités bancaires de la CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale) ont imposé de nouvelles règles strictes en matière de gestion des risques pour les banques opérant dans la région. Dans une récente circulaire du 18 octobre 2024, la COBAC a indiqué que les établissements financiers devront disposer de fonds propres plus importants pour couvrir le risque de crédit lié aux prêts consentis aux États membres de la CEMAC. Cette décision affecte particulièrement les pays qui ne respectent pas les critères de convergence économique, tels que le Gabon.

Depuis 2010, un dispositif réglementaire en vigueur dans la région impose aux États de respecter plusieurs critères économiques pour garantir la stabilité financière du système bancaire. Parmi ces critères, on retrouve l’absence d’arriérés sur la dette, un solde budgétaire équilibré, et un taux d’inflation maîtrisé. En raison du non-respect de ces critères par la plupart des pays de la CEMAC, les banques sont désormais contraintes d’augmenter leurs réserves pour limiter l’impact des risques liés aux titres publics. 

Cette situation se traduit par une pondération élevée des risques pour les États les moins performants, comme le Gabon. En effet, cette situation pose de sérieux défis pour le système bancaire de la région. Les banques devront ajuster leur stratégie en allouant une part plus importante de leurs fonds propres pour couvrir les risques d’investissement dans des obligations souveraines. Dans les faits, une banque qui investit dans des titres publics gabonais, par exemple, devra disposer d’une somme équivalente à 100% du montant investi en fonds propres, ce qui limite leur capacité à financer d’autres projets économiques. 

Vers une réduction des crédits aux entreprises et aux épargnants?

Cette situation pourrait entraîner une réduction des crédits aux entreprises et à la population, impactant directement l’économie de la CEMAC. Les experts estiment d’ailleurs que ces nouvelles exigences risquent d’entraver la liquidité bancaire et de ralentir l’accès au crédit pour les acteurs économiques, entraînant un ralentissement économique. En outre, cette situation expose davantage les banques aux crises souveraines et aux chocs économiques. Les pays de la CEMAC devront donc prendre des mesures urgentes pour redresser leur situation financière et éviter une déstabilisation plus profonde du secteur bancaire régional. Une situation chaotique pour une région déjà en difficulté. 

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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