CEMAC : de la nécessité d’un front uni pour défendre l’Okoumé à la COP20
En plus d’être une mine d’or pour le Gabon, l’Okoumé, est une essence emblématique du bassin du Congo, est une ressource économique stratégique pour plusieurs pays d’Afrique centrale. Exploité de manière durable depuis plus d’un siècle, cet arbre constitue une base essentielle pour l’industrie forestière et les économies nationales. Face à la proposition de l’Union Européenne d’inscrire l’Okoumé à l’Annexe II de la CITES, ces pays doivent unir leurs efforts pour défendre leurs intérêts communs lors de la COP 20. Une action concertée est indispensable pour contrer cette mesure. Explications.
Au Gabon, le secteur forestier représente une véritable manne économique, générant un chiffre d’affaires annuel dépassant les 300 milliards de FCFA. Les recettes fiscales issues de cette ressource ont généré plus de 41 milliards de FCFA en 2023. Les produits forestiers, notamment l’Okoumé, sont donc essentiels pour les exportations gabonaises et celles de la région, contribuant significativement à la diversification de l’économie dans un pays historiquement dépendant du pétrole. Une inscription à l’Annexe II de la CITES, qui imposerait des restrictions sévères sur le commerce de cette essence, risquerait de fragiliser cette source de revenus et de mettre en péril des dizaines de milliers d’emplois, notamment dans les industries de transformation du bois localisées dans des zones économiques spéciales comme Nkok.
Pour rejeter cette proposition, le Gabon doit s’appuyer sur des bases solides. Comme l’ensemble des pays de la zone couvrant le Bassin du Congo. Scientifiquement, aucune étude crédible ne démontre que l’Okoumé est une espèce menacée d’extinction. Au contraire, le Gabon a mis en place des mécanismes robustes pour garantir une exploitation durable, avec près de 91% des forêts exploitées sous Concessions Forestières sous Aménagement Durable (CFAD). D’autres pays ont d’ailleurs suivi cette tendance. Juridiquement, le Gabon peut donc se targuer de souligner que ses cadres législatifs respectent déjà les standards internationaux en matière de gestion forestière. Cette mobilisation des preuves sera cruciale pour convaincre les parties prenantes lors des négociations à la COP 20.
Préserver la souveraineté économique et écologique de la région
En défendant l’Okoumé, le Gabon comme les autres pays de la région impactés par cette possible mesure de restriction, ne protège pas seulement un pilier de son économie, mais également son modèle de gestion forestière durable, reconnu internationalement. Cette essence symbolise l’engagement du pays envers une exploitation responsable des ressources naturelles, contribuant à la lutte contre le changement climatique grâce aux vastes puits de carbone que représentent ses forêts. Le Gabon en sa qualité de leader en la matière sur le continent, peut donc mettre cet atout en avant. Une mobilisation nationale et sous-régionale est donc indispensable pour préserver cette souveraineté économique et écologique face à une mesure perçue comme injustifiée et dommageable.