C’est devant la presse nationale et internationale que le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nze a fait cette déclaration lors de sa conférence de presse, tenue ce mardi 21 février, à la Maison de la Radio Télévision gabonaise George Rawiri.
Dès l’annonce de la rentrée scolaire par le ministre de l’éducation nationale, les enseignants réunis en assemblée générale avaient donné le ton : pas de cours sans amélioration des conditions de travail, le paiement de leurs primes (PIP et PIFE), ainsi que les vacations. En réponse, le gouvernement menace depuis mi-janvier de suspendre les salaires et compte radier de la fonction publique les enseignants grévistes. Du jamais vu…
Le gouvernement n’a pas les moyens financiers de payer les vacations, mais il en a pour organiser des évènements sportifs de grandes envergures tels que la Tropicale qui débute ce 27 février prochain, la CAN-U17 en mai 2017 et la Can de handball en 2018… De qui se moque-t-on finalement?
Des moyens sont injectés dans le sport et le ludique, qui ne rapportent visiblement rien depuis des années alors que, plusieurs domaines sont laissés pour compte. C’est la cas de la santé publique; combien de campagnes de sensibilisation sur le Sida sont encore organisées dans les établissements à l’initiative du gouvernement? Les antirétroviraux sont payés difficilement, alors que la maladie ne cesse de prendre de l’ampleur, notamment chez les jeunes. L’État a fait le choix du divertissement. Dans le domaine de l’Éducation, toutes les classes sont en sureffectif; dans certains établissements, ils avoisinent les 250 élèves (cas du lycée de Sibang à Libreville). Au lycée d’Etat de Port-Gentil, en classe de Tle, les élèves sont à plus de 70 par classe.
N’étant pas en position de force, le gouvernement devrait jouer la carte de la négociation. Simon Ndong Edzo, délégué général de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation (Conasysed) a précisé que : «le pouvoir privilégie la ménace à la négociation pour régler les problèmes. C’est le régime du fouet!». Face à cela, la détermination des fonctionnaires reste inébranlable.
Ce mardi, alors que le porte parole du gouvernement annonçait la radiation de 19 enseignants et la suspension de soldes de plus de 800 personnels de l’éducation nationale, l’Institut Immaculée Conception décidait de l’arrêt des cours jusqu’au paiement complet de la PIP et des vacations comptant pour le baccalauréat 2016.
Aux mouvements d’humeur des corps enseignants, s’ajoute désormais celui des élèves des lycées et collèges du Gabon. Ces derniers ont initié, ce lundi 20 février des marches pour réclamer la reprise effective des cours. Malgré la repression démésurée des forces de sécurité et de défense, certains d’entre eux ont battu à nouveau le pavé ce mardi.
Pour sauver cette année académique de l’année blanche, les pouvoirs publics doivent faire preuve de bon sens; négocier pour trouver un terrain d’entente, dans l’intérêt des élèves, qui au final, sont les vraies victimes de ce bras de fer qui oppose le gouvernement aux enseignants.