Africa Investment Forum 2024 : une opportunité manquée pour le Gabon
Les journées transactionnelles de l’Africa Investment Forum (AIF) 2024, tenues à Rabat, au Maroc, ont généré 29,2 milliards de dollars d’intérêts d’investissement, soit plus de 11 000 milliards de FCFA pour 37 projets stratégiques. Pourtant, le Gabon, engagé dans une transition économique ambitieuse avec son Plan National de Développement pour la Transition (PNDT) de 3 696 milliards de FCFA, s’est illustré par l’absence de ses hauts dirigeants à cet événement. Une absence qui soulève des interrogations sur la stratégie économique et diplomatique du pays.
L’AIF 2024 a réuni 2 300 participants issus de 83 pays, confirmant son rôle de plateforme incontournable pour les projets d’investissement en Afrique. Les discussions se sont concentrées sur des secteurs stratégiques tels que l’énergie, les infrastructures et l’agro-industrie, domaines où le Gabon cherche à renforcer sa compétitivité.
Avec des besoins annuels estimés à plus de 700 milliards de FCFA pour financer ses infrastructures, le Gabon aurait pu capitaliser sur cette opportunité pour attirer une partie des capitaux mobilisés. À titre de comparaison, des pays comme le Cameroun et la Côte d’Ivoire, présents à Rabat, ont su tirer parti de ce forum pour promouvoir leurs projets et consolider leur attractivité auprès des investisseurs.
Un manque de stratégie économique affirmée
L’absence de représentants gabonais, notamment du ministre de l’Économie ou des Travaux publics, met en lumière une faiblesse dans la stratégie économique actuelle. Alors que le PNDT repose sur des investissements massifs pour diversifier l’économie et renforcer les infrastructures, manquer une telle plateforme réduit la visibilité des projets gabonais sur la scène internationale.
Cette situation questionne également la capacité du Gabon à s’aligner sur les dynamiques régionales et internationales en matière de financement. Lors de l’AIF, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Dr. Akinwumi Adesina, a rappelé que l’avenir des infrastructures africaines dépendait de partenariats innovants et d’une participation active aux forums stratégiques.
Revoir la stratégie pour renforcer l’attractivité
Pour transformer les ambitions du PNDT en réalisations concrètes, le Gabon devra revoir sa stratégie de représentation lors de forums internationaux tels que l’AIF. Ces plateformes sont essentielles pour accroître la visibilité du pays, renforcer sa crédibilité et capter des financements internationaux dans un contexte de forte concurrence régionale.
La prochaine étape pour Libreville consistera à s’impliquer activement dans les plateformes internationales, afin de rattraper ce retard stratégique et d’optimiser son attractivité économique.