Africa Investment Forum 2024 : un moteur pour le commerce intra-africain
Le commerce intra-africain, souvent perçu comme l’un des leviers les plus prometteurs pour transformer les économies du continent, occupe une place centrale dans les débats de l’Africa Investment Forum (AIF) 2024 qui sera clôturé ce 6 décembre à Rabat, au Maroc. Cet événement phare qui réunit décideurs publics, investisseurs internationaux, entreprises privées et institutions financières pour concevoir et financer des initiatives stratégiques pourrait en être le moteur de croissance. À travers des accords structurants et des discussions ciblées, l’objectif de réduire les barrières aux échanges commerciaux, d’encourager l’intégration économique et de stimuler une croissance inclusive dans les pays africains, pourrait être atteint.
Avec seulement 17 % des échanges commerciaux totaux réalisés entre les pays africains en 2023, le commerce intra-africain demeure largement en deçà de son potentiel. Ce faible taux reflète des défis structurels tels que l’insuffisance des infrastructures, les coûts élevés des transactions transfrontalières et le manque d’accès au financement pour les petites et moyennes entreprises (PME). Ces limitations freinent la création de chaînes de valeur régionales et entravent l’intégration économique.
L’Africa investment forum 2024 qui s’achève ce vendredi à Rabat, vise donc à moyen terme à relever ces défis en mobilisant des ressources financières et en facilitant les partenariats public-privé. Parmi les initiatives phares, l’accord de partage de risques signé entre la Banque africaine de développement (BAD) et Bank of Africa SA illustre la volonté d’agir concrètement. Cet accord de 50 millions d’euros permettra de soutenir les banques locales dans leurs opérations internationales, renforçant ainsi les capacités de financement des PME, qui constituent la colonne vertébrale des économies africaines.
Soutenir les secteurs stratégiques
Les discussions menées lors des Market days de l’AIF 2024 mettent en lumière plusieurs secteurs stratégiques essentiels à la transformation économique de l’Afrique. L’agriculture, les télécommunications, l’industrie manufacturière, l’automobile et les transports figurent parmi les priorités identifiées. Ces secteurs, souvent négligés dans les stratégies de développement, nécessitent des investissements massifs pour améliorer leur compétitivité, favoriser la création d’emplois et répondre aux besoins des marchés locaux et internationaux.
Un pont entre investisseurs et projets prometteurs
L’Africa Investment Forum a également joué un rôle essentiel d’intermédiaire comme en témoigne l’accord entre la BAD et la BOA. En mettant en relation des investisseurs internationaux et des porteurs de projets à fort potentiel, il offre une visibilité accrue aux initiatives africaines. Cette approche proactive facilite la levée de fonds pour des projets souvent freinés par un manque de financement ou de garanties. Un rôle de pont est d’autant plus crucial dans un contexte où les investisseurs recherchent des opportunités dans des marchés émergents à forte croissance.
En abordant de manière pragmatique les obstacles au commerce intra-africain et en favorisant une collaboration accrue entre les pays du continent, l’Africa Investment Forum 2024 jette les bases d’une prospérité à long terme. Les engagements pris à Rabat traduisent une volonté commune de dépasser les divisions historiques et de bâtir une Afrique plus intégrée, plus compétitive et plus résiliente face aux chocs économiques mondiaux. Cette édition du forum témoigne de la détermination des dirigeants africains à faire de l’intégration économique une réalité, en donnant aux entreprises locales les moyens de prospérer et en mobilisant les ressources nécessaires pour libérer le potentiel du continent.