Affaire Alexis Ndouna : le réquisitoire impartial d’Alfred Nguia Banda

Depuis la France où il est exilé politique depuis 2016, Alfred Nguia Banda s’est prononcé sur la sulfureuse affaire “Alexis Ndouna”, du nom ce haut cadre du Parti démocratique gabonais, supposé pervers sexuel et poursuivi pour viol sur mineur et proxénétisme. Dans une approche prudente et tout aussi objective, cet ancien homme fort du régime Bongo a donné un avis froid sur la question.
« Youga Okoulo Nguia Banda »,traduit littéralement « écoutez le grand frère Nguia Banda », c’est dans cette rubrique de l’hebdomadaire Le Grand Mbandja, dans sa parution du vendredi 18 octobre 2019, numéro 525 que ce fils du Haut-Ogooué s’est exprimé sur cette affaire, très médiatisée mettant en accusation Alexis Ndouna, un prétendu prédateur sexuel multi récidiviste.
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D’emblée, cet homme qui est lui aussi un père de famille, reconnaît la teneur abjecte et infamante des faits qui sont reprochés au suspect, « c’est un acte très abdominale qui requiert une sanction exemplaire contre Alexis Ndouna », avant de souligner toutefois, qu’en vertu des principes du droit pénal notamment de celui de la présomption d’innocence, « tout individu est présumé innocent jusqu’à ce qu’il soit jugé » pouvait-on lire.
Abondant dans le même sens, Alfred Nguia Banda, juriste de formation, docteur en Droit pénal et en Sciences criminelles va étaler sa connaissance dans cette discipline, plus précisément sur l’atteinte à la liberté sexuelle des mineurs. « L’inceste et le viol qui plus est celui des mineurs constituent des crimes dont la peine principale est la réclusion criminelle à temps et une lourde amende ».
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Puis tenant compte du caractère récidiviste qu’on affuble à tort ou à raison à Alexis Ndouna, il a précisé les effets produits par une telle posture qui « au regard des faits et surtout du caractère récidiviste de l’auteur » consacre « inévitablement les circonstances aggravantes », raison pour laquelle précisait Alfred Nguia Banda, « la justice doit être implacable si sa culpabilité est établie ».
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Au –delà de ce petit cours de droit pénal, Alfred Nguia Banda, va se questionner sur la recrudescence de tous ces comportements à l’infamie notoire. Cette fois-ci, l’opposant, proche de Jean Ping, va se pencher sur l’aspect social du phénomène. Pour lui, la misère sociale et la déliquescence de nos valeurs morales sont en partie les causes de ce phénomène. « La précarité et la pauvreté qui deviennent endémiques et pathologiques sont les principaux mobiles de la dépravation des moeurs », dénonce– t-il, non sans tenir pour responsables les parents de ces enfants qui, crapuleux et concupiscents, « sont devenus entremetteurs et proxénètes ».
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Face ce phénomène grandissant, prosaïquement appelé « placements », l’ancien directeur de la SGEPP, a reconnu la nécessité d’orienter une politique sociale adaptée à ce mal sociétal qui pervertit toutes les générations dans notre pays. « la lutte contre la précarité, la pauvreté, la proxénétisme,aggravé, l’exploitation des mineurs d’une part, et la restauration de l’instruction civique d’autre part doivent constituer l’ossature d’une politique de redressement des mentalités », a–t-il conclu.