Tribune

8 mars 2017 : Message de la Coordinatrice nationale du Mouvement national des femmes de l’Union nationale

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Ce 8 mars marque la 40ème Journée internationale des droits de la femme, qui commémore chaque année, la lutte pour les droits des femmes et notamment pour la réduction des inégalités par rapport aux hommes. Ainsi ,le Gabon n’est pas en reste de cette journée instituée par les Nations-unies en 1977. L’occasion a donc été donnée à la Coordinatrice nationale du Mouvement des femmes de l’Union nationale de délivrer un message à la gente féminine mais aussi à la Communauté internationale sur la condition de la femme gabonaise. In extenso, le contenu du message de Marie-Agnès Koumba.

Madame Phumzile MLAMBO-NGCUKA, Directrice Exécutive de l’ONU Femmes a délivré son message à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme. Message bâti autour du thème central : « Les Femmes dans un monde du travail en évolution : un monde 50/50 en 2030 ».

Après avoir dressé l’état des lieux, Madame MLAMBO-NGCUKA indique que ce ne sont que 50% des femmes en âge de travailler qui œuvrent réellement dans les deux secteurs (formel et informel). Les autres en effet sont confinées dans des tâches non rémunérées (soins aux enfants, aux malades et aux vieillards…). A titre de comparaison, elle annonce que ce sont 76% des hommes en âge de travailler qui exercent une activité rémunératrice. Elle a donnée des pistes quant aux stratégies à mettre en  place pour que : «Le monde du travail accueille toutes les femmes».

Une délégation gouvernementale gabonaise prendra certainement part aux assises de la 61ème session de la Commission de la Condition de la Femme de l’ONU. Cette session se tiendra au siège des Nations-Unis à New-York du 13 au 24 Mars 2017. Les débats porteront précisément sur « l’autonomisation économique des Femmes dans un monde du travail en évolution »

J’aurais aimé être à la place du chef de délégation pour non pas pour s’accorder des satisfécits alors que le pays va à la dérive, mais pour lancer du haut de cette tribune privilégiée un cri de détresse, la détresse dans laquelle ont été projetées les  femmes gabonaises depuis 2009. En effet, comment parler d’accès au travail lorsque notre existence physique elle même est menacée ?

Des filles, de jeunes mamans manquent à l’appel depuis le 31 Août 2017, jour où le pouvoir tyrannique en place à pris les armes pour réduire au silence toute contestation du coup d’état militaro-électoral.

Le Dialogue National convoqué par le Président élu Jean PING, nous a permis de constater que tout n’a pas encore été dit sur les atrocités commises. En effet, les récits croisés des uns et des autres ont permis aux parents meurtris et restés dans l’incompréhension, de recueillir des informations sur les dernières heures de vie de leurs morts et disparus. Quelle douleur !!! Comment mesurer l’abîme de chagrin des uns quand les autres parents se considèrent comme des privilégiés pour avoir pu retrouver les corps des leurs ?

Un climat de terreur s’est installé avec l’élimination systématique des survivants qui osent témoigner et les intimidations faites à leurs proches ; sans compter les arrestations arbitraires des adversaires politiques ou des syndicalistes récalcitrants.

Il faut rappeler que les escadrons de la mort à l’œuvre durant le processus électoral ont amené à son paroxysme la violence d’Etat. Ceci alors que, la majorité des crimes rituels dont les femmes sont des cibles privilégiées étaient attribués à des personnages proches des cercles du pouvoir en place.

Avec un climat aussi délétère comment les femmes gabonaises peuvent-elles s’éduquer, se former, élever leurs enfants et travailler, en un mot s’épanouir et enfin comment être économiquement autonome comme l’espère le Groupe de haut niveau sur l’Autonomisation économique des Femmes du Secrétaire Général des Nations-Unies ?

Voici pourquoi nous Femmes gabonaises en cette Journée consacrée à la revendication de nos droits, interpellons la Communauté internationale sur le sort du Gabon, pays béni des Dieux, mais où l’obscurantisme des institutions actuellement en place réduit à néant le travail d’hier concernant le progrès du statut de la femme.

Marie-Agnès Koumba

Coordinatrice nationale du Mouvement National des femmes de l’Union nationale

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