Arrêtés le 18 janvier dernier, les membres du mouvement pro-Ping, Jeunesse de l’opposition unie pour la résistance (JOUR) sont jusqu’à présent en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire nous a confié le communiqué de presse du mouvement daté du 20 janvier dernier.
Marceau Malekou, Melvin Gondjout, Alex Haore et Barry Ndimal sont gardés à vue depuis plus de 6 jours par les agents de la police judiciaire. ces derniers, les accusent de trouble à l’ordre public. Leur crime se résumerait aux termes d’un communiqué émanant de la JOUR, à avoir exprimé « leur opinion de manière calme et non violente.» en brandissant des banderoles en signe de protestation contre la Coupe d’Afrique des Nations organisée par le Gabon. « Autant de jours de garde à vue pour si peu ? » se questionne un membre de la JOUR inquiet du sort réservé à ses compagnons.
Une garde à vue « illégale »
La garde à vue est une mesure de contrainte décidée par un officier de police judiciaire, sous le contrôle d’un magistrat. Elle consiste à retenir la personne à l’encontre de laquelle il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu’elle a commis ou tenté de commettre un crime ou un délit puni d’une peine d’emprisonnement est maintenue à la disposition des enquêteurs. Pharel Boukika, juriste privatiste nous précise qu’ « En droit gabonais l’article 50 définit la garde la vue et fixe le délai de principe à 48 heures. Son alinéa 2 est d’une clarté qui ne souffre d’aucune ambiguïté. La durée de la garde à vue ne peut excéder 48 heures. On peut trouver à redire sur les troubles à l’ordre public parce que la demande préalable manquait. Or, Il n’y a pas eu de casses ou d’actes de vandalisme. Une garde aussi longue pour un prétendu trouble à l’ordre public difficilement qualifiable est une décision démesurée. Je dirais même illégale. ». Nous confie-t-il.
La réaction d’Alexandre Barro Chambrier
Le président du Rassemblement héritage et modernité (RH&M) dont sont issus les jeunes gardés à vue est sortie de sa réserve, il y a quelques jours pour condamner ces arrestations « La liberté d’expression et de pensée est une valeur fondamentale, de portée universelle. Elle doit être reconnue à tous. Il va sans dire que, je condamne donc l’incarcération des jeunes compatriotes, Marceau Malekou, Melvin Gondjout, Alex Haore et Barry Ndimal, qui ont voulu exprimer leur position par rapport à l’organisation de la coupe d’Afrique des Nations.» a-t-il déclaré. Il a ajouté que « C’est leur droit le plus absolu. Cette mesure disproportionnée est contreproductive et totalement inutile, puisque ces jeunes marchaient sur le trottoir sans faire obstruction de la voie publique. »
De sources concordantes proches de la JOUR, l’on apprend qu’il ne seront présentés devant le procureur que ce mercredi. Soit 8 jours après leur arrestation. Les mêmes sources précisent que leurs téléphones sont utilisés par les agents des forces de l’ordre. Des attitudes qui sont en porte-à-faux avec la Constitution gabonaise qui garantit à tous les citoyens le respect des droits fondamentaux même lorsqu’on est en état d’arrestation. Ici, la violation de la vie privée et de la liberté de communication par des forces de l’ordre qui sont censés veiller à leur respect.